La grande opération de construction de 100 locaux par commune, initiée dans le cadre du programme électoral du président de la République, est à la traîne, si l’on se réfère à un rapport d’activité fin 2009, présenté par le wali de Batna, lors de la première session de l’APW.

Batna a ainsi bénéficié d’un quota de 6.100 locaux pour ses 61 communes. Cependant, les affectations ont été effectuées selon l’importance de chaque commune et le nombre de 100 locaux par commune a permis une affectation au profit de communes peuplées.
A ce titre, il est relevé que 18 agglomérations, chef lieu de daira ont bénéficié de plus de 100 locaux. Il s’agit de Batna (533), Arris (108), Djezzar (184), Ouled Fadhel (103), Seriana (201), Merouana (328), Oued El Ma (200), N’Gaous (220), Barika (634), Ain Touta (270), Chemora (140), Tazoult (181), Ain El Assafer (115),Seggana (136),Oued Chaaba (110),Ras El Ayoun (254),El Madher( 220)Ain Yagout (150),Ain Djasser (169).
Certaines daïras à vocation fruitière, notamment celles de la région montagneuse sud-est (limitrophe de Biskra) arrivent tout juste à une globalisation approximative de 100 locaux. L’on retient alors la daïra d’Ichemoul (3 communes) qui s’est vu octroyée 98 unités, Menaa (deux communes) avec 110 locaux, T’Kout (trois communes) avec 85 Bouzina (deux communes) avec 20 locaux, et Teniet El Abed (trois communes) avec 150 unités.
A l’autre bout de la wilaya, dans la région nord-ouest, limitrophe de Sétif, la daïra abricotière des Ouled Si Slimane a, avec ses deux communes, bénéficié de 162 locaux. Le restant des locaux est reparti aux autres communes, déshéritées pour la plupart, à raison de 10 à 50 unités par commune.
Ces affectations approuvées par la wilaya, il a étè procédé à la distribution anticipée des 6.100 locaux avec un taux de distribution au profit des jeunes avoisinant les 97.44 %. Seules les communes de Larbaa (désertée par ses habitants), Béni Fedhala et Kimel, situées en zone montagneuse et où l’on signale l’omniprésence de poches terroristes n’ont pas trouvé preneurs.
Pour le volet réalisation, le rapport wilayal fait état de la réception de 2.324, soit un taux de 39.10 %. sur un total de 6.100 locaux. Dans ce registre, nous relèverons insuffisances des assemblées communales élues, tares toujours dénoncées par le chef de l’exécutif à l’égard des maires laxistes ou en proie à des blocages internes à l’exemple de Batna-ville ou 533 locaux ont été affectés à leurs bénéficiaires sans pour autant qu’ils soient réceptionnés et dont la réalisation traîne. Avant son éviction par ses pairs, l’ex-maire a procédé, dans le chaos, à des distributions, faisant plus de mécontents dès lors qu’un mécanicien s’est trouvé locataire du premier étage et une couturière du rez de chaussée. D’ailleurs, les 533 locaux de Batna sont l’objet de critiques de la part des chômeurs, candidats aux dispositifs ANSEJ, ANGEM et CNAC.
Ainsi donc, 25 communes n’ont toujours pas réceptionnés les locaux programmés, voire n’ont pas entamé leur adjudication en raison du prix de 400 mille DA le local, boudé par les entrepreneurs. Dans certaines communes, la demande est nulle. D’autres communes sont confrontées au problème d’indisponibilité d’assiettes de terrain, notamment dans les communes rurales.
Ces locaux, une fois réalisés, permettront le casement de 4.053 chômeurs de sexe masculin et 1891 de sexe feminin, soit des taux respectifs de 68.19 % et 31.81 %.
Selon les observateurs de la scène locale, le programme 100 locaux par commune est la fausse note de l’ambitieux programme de développement drivé par l’actuel wali, M.Bouazghi Abdelkader.