La collection d’objets archéologiques, qui a été récupérée grâce à la vigilance des services de la Gendarmerie nationale, vient enrichir le Musée national Cirta. L’opération d’expertise a révélé que lesdits objets datent majoritairement de la période romaine.

Selon un archéologue de ce musée, cette collection, constituée de 12 pièces architectoniques datant de la période antique, est composée de quatre fûts de colonnes, deux chapiteaux ioniques, quatre bases de colonnes, des éléments de mortiers à grains, une base d‘inscription et une stèle comportant des bas-reliefs.
L‘opération d‘expertise effectuée par le Musée national Cirta a révélé que lesdits objets, récupérés dans la cité urbaine de Bekira (située à quelques encablures au nord-ouest de Constantine) datent majoritairement de la période romaine, a souligné cet archéologue, en attendant la réalisation "prochaine" d‘une expertise propre aux inscriptions relevées sur certains éléments de cette collection. Faisant savoir que le musée a fait l‘acquisition d‘un matériel de manutention (pieds girafe, transpalettes et élingues), spécialement pour le déplacement de ces trésors antiques, l‘archéologue a salué les efforts consentis de manière coordonnée par la Gendarmerie nationale, les services techniques de l‘assemblée populaire communale (APC) de Hamma Bouziane (dont relève la cité de Bekira), qui ont travaillé de concert avec le musée Cirta sous la tutelle de la direction de la culture de wilaya, pour l‘achèvement de cette opération. Tout en relevant l‘importance thématique de la présence de ces "preuves de la riche Histoire de l‘Algérie antique", dont le Musée national Cirta ne renferme qu‘une infime collection provenant du site archéologique de Bekira, la directrice de cette institution a noté qu‘il s‘agit-là d‘une "preuve supplémentaire de l‘extension urbaine de l‘antique Cirta jusque dans les plaines environnantes où était établie une dynamique agricole intense, névralgique pour la survie de la cité numide".
Elle a également souligné que cette opération fait suite au rapatriement de deux stèles romaines, l‘une à caractère funéraire et la seconde de nature figurative, après la récente évacuation de la rue de Roumanie (quartier du centre ville), et estimé que "la périphérie de la ville de Constantine recèle une richesse archéologique inestimable qui nécessite des fouilles et un sauvetage d‘urgence". Tous ces objets archéologiques devront intégrer le jardin lapidaire du Musée national Cirta (érigé en 1931) conformément à l‘élaboration d‘une nouvelle lecture effectuée sur la base d‘une conception thématique et chronologique en adéquation avec l‘exposition déjà en place. Cette institution s‘est préparée à recevoir sa nouvelle collection par des aménagements apportés à la scène muséale du jardin, notamment la pose d‘un nouveau gazon qui a donné plus d‘éclat aux bouquets de bougainvilliers, de géranium papillon et de palmiers centenaires qui rehaussent les tons d‘argile qui caractérisent cette collection de plein air, retraçant les périodes romaine et libyque, "témoins de l‘Histoire millénaire de l‘antique Cirta".