Dès le 25 de chaque mois et durant plusieurs jours, les abords de la succursale de la BADR, implantée au centre-ville, sont investis par des centaines de retraités qui avaient travaillé en France dans des usines, chantiers, mines et autres pendant des décennies. Ayant consacré leurs plus belles années au développement de ce pays européen, ils ont trimé dans des tâches subalternes, pénibles et parfois dégradantes. Ayant opté pour le retour définitif au pays natal pour des raisons évidentes, ces anciens ouvriers affiliés au régime de retraite de leur ancien pays d’accueil perçoivent leur pension mensuelle libellée en euros et ce, conformément à un protocle d’accord des pays des deux rives de la Méditerranée. C’est la succursale de la BADR du chef-lieu de wilaya qui est chargée du versement de ce pécule aux ayant-droits qui affluent chaque fin de mois pour percevoir leurs devises. Cependant, ces personnes âgées, souvent handicapées et malades chroniques , sont soumises à des contraintes physiques puisqu’elles doivent attendre dehors, et ce, qu’elles que soient les conditions météorologiques, l’appel de leur nom pour accéder aux lieux de céans afin de percevoir leur pension. L’attente peut durer des heures et souvent il faut faire le pied de grue pendant deux à trois jours pour obtenir satisfaction.
Les responsables de l’agence bancaire mobilisent d’énormes moyens humains et matériels afin de mener à bien cette opération mais il est difficile de prendre en charge dans d’excellentes conditions ces centaines de retraités qui se résignent et restent disciplinés. Ces derniers empochent quelques centaines d’euros qu’ils s’empressent de changer en dinars auprès des cambistes de la rue d’ Announa. De toute évidence, ce change s’avère fructueux car ils obtiennent plusieurs millions de centimes qui leur permettront de mener une vie aisée et agréable. Ces retraités rendent d’appréciables services aux candidats au pélérinage, Omra, vacances à l’étranger, malades pour soins à l’étranger, achats de véhicules et autres équipements indispensables.
Par : H. B.