4.619 oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide du lac de la Sebkhat El-Maleh à Ghardaïa, a indiqué la Conservation des forêts de la wilaya.
Ce recensement d’oiseaux, utilisant la zone humide d’El-Ménéa, située sur l’axe migratoire entre l’Europe et l’Afrique, comme "une halte migratoire ou une zone de nidification", a été établi à la faveur du traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs effectué la mi-janvier de chaque année par les ornithologues, a souligné, à l’APS, le chef du service de l’expansion du patrimoine et la protection de la faune et la flore à la Conservation des forêts, Kamel Oulmane, précisant que ce comptage a permis de répertorier une trentaine d’espèces avifaunes pour la plupart des anatidés (canard souchet, pilet et siffleur, le tadorne casarca, sarcelle d’hiver) ainsi que d’autres espèces telles foulques macroules, aigrette, poule d’eau, le flamant rose, le grand corbeau, la bécassine des marais et d’autres espèces.
Ces sujets avifaunes ont été observés sur l’ensemble du site de la Sebkhet El-Maleh, classé zone humide d’importance internationale en 2004 dans le cadre de la convention de Ramsar, et qui s’étend sur plus de 18.947 hectares, dont 1.500 hectares de plan d’eau, à fait savoir le même responsable à l’APS. "Ce nombre d’avifaunes et d’espèces hivernant cette aire humide illustre l’intérêt et l’importance biologique de cet espace riche en faune aquatique, entomologique et autres batraciens substances permettant d’assurer la survie et le cycle de vie des oiseaux migrateurs", a expliqué M. Oulmane.
Ce site, d’un grand intérêt écologique, est la destination de nombreuses espèces migratrices et constitue un berceau d’une population avifaune très variées, dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés élaborée par l’Union internationale pour le conservation de la nature (UICN) tels le tadorne casarca (515 sujets recensés) et le fuligule nyroca (202 sujets) et doit être préserver à travers des mesures de protection, a souligné le même responsable.
Présentant des qualités naturelles et esthétiques rares et uniques, ce site naturel aquatique est composé de deux bassins, l’un d’eau douce et l’autre d’eau salée qui renferme outre des milliers d’oiseaux migrateurs, dont des espèces rares, une faune remarquable de mammifères d’espèces d’amphibiens et de reptiles, de poissons , tel le gambusia ainsi qu’une flore endémique riche et variée tel le Tamarix, limoniastrum, Phragmites et Typha qui colonise les berges et même les eaux.
Relais pour la migration de la population avifaune, cet espace naturel de nidification est confronté à plusieurs menaces et dégradations multiples induit par l’effet de l’homme et de l’urbanisation anarchique et accélérée. La détérioration du site par l’arrachage extensive, la coupe et brûlis de la végétation, la pollution par les dépôts des déchets urbains, les rejets des eaux usées dans le lac, le braconnage ainsi que les constructions illicites constituent autant de menaces pour l’équilibre écologique de cette zone humide, selon l’APS.
Pour préserver, voire augmenter l’intérêt de ce joyau biologique, les pouvoirs publics ont entamé les travaux de réalisation d’une station de lagunage d’une capacité de traitement de 30.000 M3/jour, afin de prendre en charge les rejets d’eau usée domestique des deux communes mitoyennes d’El-Ménéa et Hassi El-Garaâ.
Cette aire aquatique constitue un patrimoine naturel à valoriser et promouvoir pour le développement des activités touristiques et artisanales de la région.