Le recours aux plantes médicinales pour soigner diverses maladies est un phénomène très en vogue à Blida, où les magasins proposant ce genre de produits sont souvent pris d’assaut par une foultitude de clients
L’engouement sans cesse croissant des Blidéens pour ce genre de médication est, d’ailleurs, à l’origine de l’apparition de plusieurs magasins spécialisés dans les moindres coins et recoins de la ville, tant ce créneau juteux attire de nombreux commerçants.
Dans certains magasins, il est, en effet, difficile de se frayer un chemin au milieu du grand nombre de clients dont chacun est en quête de "la potion magique" à même de guérir son mal.
"La clientèle n’est pas uniquement représentée par des personnes âgées, comme le croient certains. Nous recevons des citoyens de tout âge et de divers niveaux intellectuels, car les soins à base d’herbes médicinales s’est incrustée dans les mœurs ici à Blida", expliquent des herboristes aux quartiers Bab Essebt, Bab Dzaïr et Bab Errahba.
Des vendeurs s’improvisent "médecins", prodiguant des conseils sur le mode d’utilisation des plantes ou des recettes en question. Des indications sont ainsi dispensées gracieusement à des citoyens en quête d’une guérison sans avoir recours à la médecine conventionnelle ou aux produits pharmaceutiques.
Dans les magasins, diverses plantes sont exposées et les commerçants s’attèlent à vanter les vertus médicinales aux clients de plus en plus nombreux.
"Nous sommes là pour orienter nos clients et leur faciliter la tâche quant au choix des plantes adaptées à leur maladie", affirment-ils. L’afflux des habitants vers ces locaux, de plus en plus prisés ces dernières années, a poussé les propriétaires à faire appel à plusieurs vendeurs pour satisfaire la demande.
De leur côté, les citoyens s’adonnant à ce genre de thérapie estiment que les herbes médicinales et les recettes préparées à base de plantes constituent les remèdes idéaux pour plusieurs maladies, ajoutant que ces plantes n’ont pas d’effets secondaires, contrairement aux produits pharmaceutiques.
"Le traitement de diverses maladies sur la base d’herbes médicinales ne laisse aucune mauvaise séquelle sur la santé. Tout ce qui est naturel est bénéfique pour notre bien-être. Et puis, nos ancêtres ont souvent recouru aux plantes pour préserver leur bonne santé", argumentent certains adeptes de la phytothérapie, rapporte l’APS.
La plupart des adeptes des plantes médicinales s’appuient sur le "bouche-à-oreille" pour apprendre que telle ou telle herbe est efficace contre une quelconque pathologie et ne se réfèrent à aucune notion scientifique. D’autre part, les "prestataires" de ce service recourent souvent à des références religieuses liées à l’utilisation de ces plantes médicinales à l’ère du Prophète Mohamed (QSSL) et ses Compagnons pour convaincre leur clientèle, un outil de marketing qui, semble-t-il, "très porteur", à en croire les commerçants.
Dans la localité de Béni Tamou, plusieurs soignants par les plantes médicinales ont transformé leurs domiciles en "cliniques" qui attirent un public nombreux.
Le recours abusif des citoyens à la phytothérapie, le plus souvent pratiquée par des gens n’ayant pas suivi de formation spécialisée et ne maîtrisant, donc, pas les moindres "rudiments" de ce métier, risque de se répercuter négativement sur la santé des patients, souligne le président du Conseil de l’ordre des médecins de Blida.