Cette stratégie de relance de la dinanderie vise à promouvoir un secteur toujours relégué au rang du folklore à celui d’économique, opérationnel et rentable.

La ville de Constantine abrite, depuis dimanche, le Salon national de la dinanderie qui se poursuivra jusqu’au 11 du mois en cours. C’est à partir de la salle omnisports de la nouvelle ville Ali-Mendjeli que le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Ismail Mimoun, a donné le coup d’envoi de cette grande manifestation artisanale. Pour les organisateurs, en l’occurrence la Chambre des arts et des métiers de Constantine (CAM), le Salon a pour objectif «de sauvegarder les métiers artisanaux, de les développer pour en faire une source de revenus et de valeur ajoutée, éligible à l’exportation». Selon notre interlocuteur de la CAM, l’ultime échappatoire pour ces métiers, fort en déclin, réside dans l’instauration d’un espace fédérateur, d’où ses efforts en vue de l’application du Système productif local( SPL). Ce dernier, dans sa plus simple définition, consiste à regrouper des artisans d’une même activité ayant en commun l’origine géographique, les préoccupations et la quête de solutions et dont la démarche sera appuyée par des moyens publics ou privés. Cette stratégie de relance de la dinanderie vise à promouvoir un secteur toujours relégué au rang du folklore à celui d’économique, opérationnel et rentable. Le SPL s’avère être une tâche ardue que la CAM, créée en 1998, ambitionne d’accomplir à travers un triptyque, le capital social, le diagnostique et le plan d’action. Une optique que les artisans présents au salon apprécient différemment. «… Nous sommes quelque peu sceptiques tant il y a eu des promesses sans lendemain… mais avec une nouvelle direction à la tête de la Chambre des arts et des métiers, nous garderons espoir», nous dira un exposant. De l’aveu même des concernés, la dinanderie qui faisait la fierté de la ville des Ponts, avec 57% de l’ensemble de l’activité nationale, traverse une conjoncture difficile. Elle était, il n’y a pas si longtemps, génératrice d’emplois et sources de revenus. Actuellement, le dinandier ne recrute plus, il se contente de la main- d’œuvre de sa progéniture, si ce n’est la sienne. La matière première qu’est le cuivre est devenue, outre sa rareté, hors de portée. Le kilogramme est cédé à 1.200 dinars minimum, nous révélera-t-on. Indisponibilité et cherté du produit de base et manque de locaux constituent immanquablement un frein à cette activité qui tient aujourd’hui son deuxième salon. Lequel se présente sous forme d’exposition-vente regroupant 20 artisans affiliés à la CAM et 15 autres «indépendants», ainsi que 7 venus de wilayas limitrophes. Parmi les dizaines de stands, il y a plusieurs ateliers spécialisés dans la distillation d’eau de fleur d’oranger, la céramique etc. En somme, c’est l’art artisanal à Constantine qui est mis à l’honneur dans une stratégie de prospection. Pour le booster, les différents dispositifs d’appui à l’emploi dont l’ANSEJ, la CAC, l’ANGEM y sont présents et disposés à fournir les informations inhérentes à la création d’entreprise dans ce secteur.