Comme à l’accoutumée, notre communauté établie à l’étrange, notamment en Europe, est de retour au pays natal pour se ressourcer durant les vacances estivales et se retremper dans l’ambiance typiquement fraternelle du bled. Optant pour le bâteau pour traverser la Méditerranée, nos braves émigrés débarquent au volant de leurs véhicules surchargés de bagages et cadeaux destinés à leurs proches et amis.
Arborant des tenues outre-mer, affichant une mine décontractée, reconnaissables à leur accent marseillais, parisien, toulousain ou alsacien, ils arpentent inlassablement les principales artères de la ville de Guelma que d’aucuns trouvent réhabilitées et plus accueillantes. C’est l’époque idéale des fêtes familiales auxquelles participent volontiers les mamans entourées de leurs filles aguichantes qui s’adonnent à des danses effrénées, accompagnées par des orchestres de variétés, raï, malouf, aissaoua, rap et autres, créant une ambiance conviviale. Les invités de ces soirées, organisées lors des mariages, fiançailles, circoncision, succès aux examens scolaires et universitaires, festoient à des heures indues autour de tables garnies de chorba, couscous, trida, poulet rôti, chakhchoukha, salade variée, fruits, sodas, pâtisseries orientales agrémentées de thé à la menthe. C’est au cours de ces réjouissances que se nouent des amitiés, des connaissances et que se concluent des fiançailles concrétisées plus tard par des mariages, véritables sésames pour les autochtones des deux sexes qui ont saisi l’opportunité de s’installer en Europe et réaliser leur rêve secret.
Les émigrés échangent leurs euros auprès des cambistes de la rue Announa à un taux avantageux, ce qui leur permet de prétendre à des vacances agréables au bord de la mer, essentiellement à La Marsa, Annaba, Skikda, Béjaïa, Jijel et El-Kala où le bronzage, la baignade, les poissons et les crustacés sont à l’honneur. De toute évidence, les milliers de familles en provenance de France, Belgique, Allemagne, Italie, pays scandinaves et autres préfèrent des vacances au pays natal, joignant l’utile à l’agréable pour retrouver les proches, les parents et surtout les vénérés aïeux afin de recevoir leur bénédiction et leur baraka. Durant la période estivale, la ville du 8-Mai 45 vit au rythme de nos compatriotes émigrés qui impriment une atmosphère riche en couleurs et en animation.
H. B.