Les jours se suivent et se ressemblent pour tous les citoyens. Les dépenses s’accumulent et les bourses se vident ; l’heure est aux emprunts pour pratiquement la majorité des salariés. Le f’tour coûte cher, la plus petite des dépenses atteint incontestablement les 500 dinars. Il suffit d’acheter quelques baguettes de pain, deux sachets de lait, 200 grammes de viande (Ramadhan oblige) et un dessert quelconque pour que la cagnotte dépasse la somme précitée, c’est incontestable.
Et comme l’Aïd El-Fitr et la rentrée scolaire pointent à l’horizon, les ménages paniquent et ne savent plus quoi faire. Faut-il manger, habiller les enfants pour la fête ou acheter les fournitures scolaires ? De choix, il n’y en a point car il faut satisfaire et les enfants et les ventres. De ce fait, casser sa tirelire s’impose inévitablement. Chacun doit y mettre le paquet. La fierté de ressembler aux autres ou d’être meilleur hante chaque citoyen. Leurs bambins se pavoiseront de vêtements neufs dernier cri ; c’est une certitude. Les jeans, chaussures, salopettes, tailleurs, jupes et autres rendront jaloux tous les voisins, à n’en point douter. "Mes enfants sont mieux habillés que ceux de mon voisin", est un peu la devise de tous les Algériens. "Qu’importe le budget familial pourvu que mon enfant soit le plus beau", vous diront tous les pères de famille.
A Mila, ainsi que dans toutes les grandes agglomérations de la wilaya, les prix des vêtements ont augmenté de plus de la moitié. Les commerçants ne ratent aucune occasion pour s’enrichir et vite sur le dos des citoyens ; c’est une habitude ancrée dans les mœurs. L’Aïd et la rentrée sont là, il faut donc profiter au maximum. Cela n’empêche pas les pères et mères de famille d’acheter pour faire plaisir aux mômes et qu’est-ce qu’il y a de plus que de voir ses enfants bien habillés et heureux d’exhiber leurs plus beaux atours ?
Cette année, les prix des fournitures scolaires, particulièrement les prix des cahiers, ont atteint des prix vertigineux et les factures risquent d’être lourdes pour les parents. Malgré cela, ces derniers ne pourront s’empêcher d’acheter, car qui pourrait bien priver ses enfants de scolarité. Le Ramadhan, l’Aïd el-Fitr et la rentrée scolaire sont là ; le citoyen, impassible, subit la loi des commerçants et la furie des prix sans coup férir. Peut-il en être autrement ?
Z. A.