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Souk-Ahras, la production laitière
Le secteur passé à la loupe
2 Juin 2010

La wilaya de Souk-Ahras est considérée comme un bassin laitier à fort potentiel de développement pour la production laitière, vu les conditions agro-écologiques très favorables à la production fourragère et la présence d’une diversité de races bovines d’origine locale et étrangère à même de faire de cette wilaya un pôle agricole intégré centré sur la filière lait.

Cependant, le niveau de la production et de la productivité en lait ainsi qu’en viandes reste bien en deçà des potentialités des cheptels élevés dans la région. En effet, la wilaya de Souk-Ahras compte 93.500 bovins, dont 47.800 vaches laitières qui produisent 50 millions de litres de lait, selon la Direction des services agricoles (DSA), 340 mille ovins et 97 mille caprins. Mais la production fourragère ne dépasse pas les 500 mille quintaux sur les 30 mille hectares réservés à cet effet. Les contraintes qui expliquent cette situation se résument, selon les intervenants au deuxième séminaire en la matière qui s’est tenu ce week-end au siège de l’INSP de Souk-Ahras, comme suit : l’insuffisance de la sole fourragère (7% de la SAU) par rapport aux besoins du cheptel en place, alors que la jachère continue à occuper une grande place dans la superficie agricole utile (40% de la SAU), la faible diversification des cultures fourragères encore dominées par l’association vesce-avoine au rendement faible et stagnant et à faible valeur nutritive, le vieillissement du cheptel et la présence au sein des troupeaux de vaches laitières improductives, la faiblesse de l’investissement dans les infrastructures d’élevage animal alors qu’il existe, par ailleurs,, des étables vides. Les intervenants dans ce séminaires ont, tour à tour, tenté d’apporter le remède nécessaire pour une éventuelle mise à niveau de la filière lait. Ainsi, le secrétaire général de la wilaya a insisté sur un projet intégré qui repose sur trois grands axes, à savoir : l’accompagnement de l’activité par la production locale des outils nécessaires (en coordination avec la petite et moyenne entreprise), la productivité qui permet d’atteindre les normes régionales au moins et la collecte qui mettra fin au marché informel et qui n’est actuellement qu’à 12.200 litres, selon le DSA, soit 18% de la quantité produite. De son côté, le directeur de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Soukhal Abdelhamid, a tracé l’historique du lait dans notre pays depuis l’Indépendance jusqu’à la naissance de l’office qui a pour but de réduire l’importation du lait en poudre. Cependant, dit-il, 38 laiteries sur les 90 continuent à importer la poudre au lieu de ramasser le lait local, ce qui est, de son point de vue, anormal considérant que la Tunisie, par exemple, a réussi à être autonome et interdire l’importation du lait en poudre. Ces directives ont été l’objet des travaux des trois ateliers thématiques chargés de trouver des solutions pour ce qui est de la conduite du cheptel, l’alimentation du cheptel et la relation éleveurs-collecteurs-laiteries. Avec les conseils prodigués par d’imminents professeurs, en l’occurrence MM. Zeghida Ali, directeur général de l’Institut technique des grandes cultures, Abdelguerfi Aïssa, professeur à l’Ecole nationale des sciences agronomiques, et Chehat Fouad, président du Comité de coordination de la recherche et de l’appui technique au secteur, les participants ont validé plusieurs recommandations, à savoir : l’aménagement des étables et l’accroissement des effectifs de vaches laitières, l’installation de systèmes d’abreuvoirs automatiques, la mécanisation de la traite et la conservation du lait à la ferme, le développement des productions fourragères par la conversion de la jachère et par la diversification des espèces cultivées (triticale, luzerne, sorgho, mais fourrager, orge vert, pois fourrager, ray gras…), le développement de la pratique de l’ensilage, l’introduction des sous-produits agro-industriels dans l’alimentation, la généralisation de la pratique de l’insémination artificielle, l’amélioration des performances zootechniques, l’encouragement de la profession à créer des centres de production de génisses à haut potentiel génétique et, enfin, l’extension du réseau de contrôle laitier. Sur ce dernier point, les intervenants ont tiré la sonnette d’alarme en parlant de brucellose, dont le nombre de cas découverts est impressionnant. Les éleveurs ont ainsi soulevé le problème de l’indemnisation qui est en deçà du prix réel da vache (2 millions de cts pour une vache qui en vaut 18). Et pour clôturer, le SG de la wilaya a insisté sur l’organisation de la collecte car, dit-il, il ne peut y avoir de manufactures de transformation de lait sans assurer une bonne et régulière collecte de lait sain.

Par : Kaddour Mehri

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