La modernisation des technologies de l’audio-visuel et les techniques de la communication ont rendu possible le slogan «Savoir pour tous» qui répond à une volonté d’alphabétisation banissant les barrières de l’âge.

Le dispositif de lutte contre l’analphabétisme, qui commence à s’instaurer comme une réalité sociale, prend en charge la tranche du 3e âge obéissant ainsi à l’évolution technologique et socio-économique du monde. La modernisation des technologies de l’audio-visuel et les techniques de la communication ont rendu possible le slogan « Savoir pour tous » qui répond à une volonté d’alphabétisation défiant les barrières primitives de l’âge. A Sétif, parmi 313 mille analphabètes recensés par l’ONAEA à travers le territoire de la wilaya qui compte 1,5 million d’habitants, quelque 10 mille adultes sont inscrits au programme d’alphabétisation. Les résultats sont probants d’année en année, si l’on se réfère aux déclarations du responsable de l’office de Sétif, de plus en plus d’adultes sollicitent l’office pour l’ouverture de nouvelles annexes.
Outre l’action de la société civile par le biais des associations qui activent pour la réussite du programme d’enseignement, la Direction de la jeunesse et des sports, celle des affaires religieuses, les centres de rééducation et d’incarcération, c’est le dispositif mis en place par l’ONAEA en direction des personnes du 3e âge qui connait le plus grand engouement. Il s’agit de l’enseignement de langue arabe dispensé aux adultes où plus de 9 mille femmes et 200 hommes ont été recensés. L’étude des chiffres fait apparaître une affluence féminine record. Pour certaines c’est l’influence des chaînes satellitaires qui est derrière le besoin manifeste et urgent d’apprentissage de la langue qui subit longtemps les affres de la politique d’acculturation adoptée par le colonisateur en Algérie. Selon un membre d’une association, c’est la lecture du Coran qui représente la motivation première pour la femme. Mais pour une femme rencontrée, ce sont aussi les rencontres et le changement du rythme du quotidien qui permettent d’adopter de nouveaux réflexes et de nouvelles habitudes dans la vie. Pour elles, les séances d’études sont des moments intenses. Le prolongement des études accède même aux foyers où les apprenants sont appelés à résoudre leurs exercices.
Cependant, à la lecture de la cartographie représentative des zones ciblées, il s’avère que c’est la partie nord de la wilaya qui affiche la plus faible densité. Il s’agit de zones montagneuses de la Petite Kabylie. Là, la vie y est plus rude, et l’homme y est confronté aux contraintes de la nature, mais, d’après le directeur de l’office de Sétif il s’avère que le problème se situe surtout au niveau de la contribution des APC. « Les présidents de ces communes estiment que la lutte contre l’analphabétisme ne représente nullement une priorité pour ces régions », relève notre interlocuteur. Pour lui, le programme de lutte contre l’analphabétisation n’a pas encore accédé au statut escompté. Autrement dit, le directeur de l’office compte sur l’implication des APC afin de participer à l’ouverture de nouvelles annexes d’enseignement.Actuellement la wilaya de Sétif compte 42 annexes, un chiffre appelé à la hausse dans les années à venir notamment dans les zones rurales, un objectif à atteindre pour l’Office national d’alphabétisme et d’enseignement pour les adultes (ONAEA).