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Guelma, vente en boutiques de pâtes et pâtisseries traditionnelles
La rançon du progrès
11 Mai 2010

Face à la rude concurrence et à la prolifération des locaux commerciaux au niveau des quartiers et cités du chef-lieu de wilaya, des commerçants avisés se sont investis dans de nouveaux créneaux lucratifs.

Ils ont délibérément changé d’activité pour se lancer dans la vente de produits alimentaires indispensables à la maîtresse de maison.
Dans un passé récent, la mère de famille veillait à la préparation et à la conservation de certaines recettes culinaires chères à nos ancêtres. Pendant plusieurs jours, elles roulaient le couscous qu’ elles séchaient sur des draps exposés au soleil et qui sera mis dans des sacs en toile pour la consommation de toute la maisonnée durant une année. Les ménagères d’antan s’échinaient à confectionner des dizaines de galettes fines qu’elles cuisaient sur un tadjine en argile et cela nécessitait une " touiza " pour les découper avec les doigts et obtenir la fameuse " chakhchoukha " qui sera exposée quelques jours au soleil puis entreposée dans des sacs. Prévenantes, les maîtresses de maison confectionnaient la " trida " et la " naâma " qu’elles servaient lors des fêtes religieuses, d’évènements heureux avec des morceaux de viande mouton ou de poulet.
Les choses ont changé et c’ est la rançon du progrès puisque tous ces produits sont désormais disponibles dans des boutiques spécialisées qui ne désemplissent pas. Lors de notre visite dans l’ une d’entre-elles, implantée rue Abderrahmane Tabbouche, il nous a été loisible de constater l’engouement autour des galettes-maison chaudes et croustillantes que s’ arrachent des clients aigris par le pain amélioré des boulangeries. D’autre part, des dames achètent volontiers quelques kilogrammes de couscous, de trida, chakhchoukha et elles estiment que cette formule est plus pratique et moins fatiguante. Les traditions se perdent car le " bradge " à base de semoule au beurre fourrée de datte écrasée, cuit sous forme de losanges sur un tadgine pour fêter l’arrivée du printemps, et dont des générations conservent un souvenir d’enfance, commence à disparaître de nos mœurs. Cette pâtisserie traditionnelle est proposée dans ces magasins à raison de 400 à 500 dinars le kilogramme et il en est de même pour le délicieux " rfis ", semoule grillée mélangée à de la datte écrasée et servie en losanges. Désormais, il suffit de passer une commande pour n’importe quel produit et le commerçant se fera un plaisir de vous satisfaire, l’essentiel est de débourser quelques billets de banque. Beaucoup de ménagères sont devenues de fidèles clientes car les corvées d’antan sont oubliées et seules quelques rares familles préfèrent tout préparer à la maison, ce qui est une solution économique .

Par : Hamid Baali

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