La paupérisation de larges couches sociales et la dégradation du pouvoir d’achat ont fini par bouleverser les habitudes des citoyens contraignant une bonne partie de la société à se rabattre sur les boutiques de friperie qui poussent comme des champignons.
Dans un passé récent, les gens éprouvaient de la gêne à se rapprocher des friperies qui étaient le lieu des plus démunis. Les magasins d’habillement de la ville étaient privilégiés puisque chacun voulait s’acquérir un vêtement ou une paire de chaussures de dernier cri, quel que soit le prix. La paupérisation de larges couches sociales et la dégradation du pouvoir d’achat ont fini par bouleverser les habitudes des citoyens contraignant une bonne partie de la société à changer de mode de vie et à adopter des habitudes nouvelles. Cette opportunité a engendré l’éclosion de boutiques d’habillement made in China et de friperie un peu partout dans la ville de Sétif, car c’est devenu un créneau lucratif. Durant toute l’année, et notamment à l’occasion de la rentrée scolaire et des fêtes de l’Aïd, ces espaces ne désemplissent pas, car les citoyens y trouvent leur compte et les bonnes affaires attirent des flots de clients. En effet, à partir de 200 ou 300 dinars, on peut dénicher un pull, une veste, un chemisier, un pantalon, un soulier ou une robe. Désormais, au vu de la qualité attractive des tarifs proposés, le salarié renouvelle à sa guise sa garde-robe, et tous les choix de qualité sont possibles. Les clients ont la possibilité d’acheter des chaussures haut de gamme, des tailleurs, des manteaux, des jeans, des chemisiers à des prix inimaginables. Face à ce succès, beaucoup de commerces se sont lancés dans les boutiques spécialisées de friperie. Les sous-vêtements, les survêtements, les chaussures de sport, les bottillons, les costumes, les vestes, les pantalons et les chemises sont disponibles et s’arrachent comme des petits-pains. Les adresses des nouveaux magasins qui poussent comme des champignons dans les rues de la ville et sa périphérie sont vite échangées entre les clients. Ce n’est plus un tabou car ces boutiques sont régulièrement fréquentées par les familles et par toutes les couches de la société, à savoir des médecins, enseignants, avocats, architectes, commerçants, fonctionnaires et salariés qui n’éprouvent aucun complexe à se rendre dans ces magasins. Des familles n’hésitent pas à débourser quelques billets afin de se vêtir de la tête aux pieds car, ailleurs, les prix sont inabordables. Les propriétaires de ces espaces ont réussi à fidéliser leur clientèle à laquelle ils réservent des produits de choix qui n’ont rien à envier à ceux des magasins d’habillement de la ville de Sétif. A. B.