Les clients s’échangent les adresses des nouveaux magasins de fripe qui poussent comme des champignons et qui sont abondamment achalandés. Ce n’est plus un tabou car ces boutiques sont régulièrement fréquentées par toutes les couches de la société : médecins, enseignants, avocats, architectes, simples salariés…
Dans un récent passé, les gens éprouvaient de la gêne, voire une certaine honte à se rapprocher des friperies qui étaient le lieu des pauvres et des laissés-pour-compte. Les magasins d’habillement de mode, qui avaient pignon sur rue, étaient privilégiés puisque chacun voulait acquérir un vêtement ou une paire de chaussures dernier cri et ce, quel que soit le prix à débourser. La récession économique, le chômage et la dégradation du pouvoir d’achat ont bouleversé l’ordre établi contraignant des pans de la société à changer de mode de vie et à s’intégrer dans des habitudes nouvelles. Cette opportunité a engendré l’éclosion de boutiques de friperie dans toutes les localités car c’est devenu un créneau lucratif. Durant toute l’année, et notamment à l’occasion de la rentrée scolaire et des fêtes de l’Aïd, ces espaces ne désemplissent pas car les bonnes affaires attirent des flots de clients des deux sexes. En effet, pour quelques centaines de dinars, il est loisible de dénicher une belle robe, une jupe, un chemisier, un pantalon, un pull-over, une veste, etc. Désormais, tous les membres de la famille renouvellent leur garde-robe à leur guise car le choix est possible, sachant que la qualité et les tarifs proposés sont attractifs. Face à ce succès, des gérants intrépides se sont lancés dans les boutiques spécialisées de friperie : le royaume des bébés, des enfants, des adolescents, des jeunes gens, de la gent féminine, de la mariée, des hommes etce pour tous les articles concernant les quatre saisons. Les clientes ont la possibilité d’acheter des escarpins, des chaussures talons aiguilles, des chaussures haut de gamme, des tailleurs, des robes de soirée, des manteaux, des jeans, des chemisiers à des prix inimaginables. Les sous-vêtements, les pyjamas, les robes de chambre, les survêtements, les chaussures de sport, les botillons, les costumes, les vestes, les pantalons, les chemises, etc. sont disponibles et s’arrachent comme des petits-pains. Les clients s’échangent les adresses des nouveaux magasins qui poussent comme des champignons et sont abondamment achalandés. Ce n’est plus un tabou car ces boutiques sont régulièrement fréquentées par plusieurs couches de la société, à savoir des médecins, enseignants, avocats, architectes, commerçants, fonctionnaires et salariés qui n’éprouvent aucun complexe ! Des familles n’hésitent pas à débourser quelques billets de banque afin de se vêtir de la tête aux pieds car, ailleurs, les prix sont inabordables. Les propriétaires de ces espaces ont réussi à fidéliser leur clientèle à laquelle ils réservent des produits de choix qui n’ont rien à envier à ceux des grandes marques !