Après 20 h, la ville se réveille de son long sommeil, et une ambiance particulière voit le jour à travers l’ensemble des coins de la ville. Une grande majorité de la population sort prendre l’air et se détendre. Certains optent pour une promenade sur la baie et la jetée ou sur la place Gueddon surplombant le port.
Le Ramadhan boucle sa première semaine. Les citoyens ont changé leurs habitudes et mode de vie. Ce mois sacré a bouleversé le comportement des Béjaouis. En effet, les habitants de Bejaia sont connus pour se réveillér tard et dormir tôt durant tous les mois de l’année. Mais le Ramadhan de cette année est arrivé en pleine période de chaleur et les gens trouvent leur mode de vie chamboulé. Chaque matinée, Bejaia est ville morte, les gens dorment encore et ce n’est que vers midi, qu’un semblant mouvement gagne les principales artères de la ville. Les commerces se préparent pour accueillir les acheteurs. A 14h, le marché couvert de la rue de la Liberté, commence à recevoir les gens. La marchandise est bien présentée sur les étals. Les visiteurs déambulent à travers les différents commerces et prennent connaissance du baromètre des prix affichés. Les prix des fruits et légumes ainsi que les viandes sont les mêmes d’un commerçant à l’autre. Vu l’exiguïté du marché, il faut jouer des coudes et s’armer d’une grande patience pour faire ses courses dans cet endroit. Une fois le couffin rempli, il faut faire un tour chez le boulanger où les gens préfèrent le pain amélioré ainsi que les plats de kalb elouz el mahchi. Certes, l’heure avance difficilement, et le ftour est encore loin. Après avoir déposé le couffin chez soi ; le jeûneur prend un moment de plaisir au square du centre-ville où l’atmosphère est meilleure à l’ombre des arbres touffus. Les Béjaouis ont également cette habitude de mettre un brin de menthe derrière l’oreille, signe de bonne santé en dépit de leurs estomacs vides. Dès 16h, la ville est en pleine effervescence, c’est une nouvelle vie qui s’installe, avec tous les lots de marchandises exposés. Tous les commerces s’efforcent d’assurer de bonnes prestations pour les consommateur. Les chaînes se multiplient, chez les vendeurs des zlabia et les pâtisseries. A quelques minutes de l’ adhan, les ménagères s’attèlent a être à l’heure en préparant la bonne chorba, les plats élaborés, le bourak et autres plats délicieux et consistants , alors que d’autres se contentent de chorba parfumée simplement au Jumbo. Certes, chacun mange selon ses moyens et c’est pour cette raison que les restaurants de la Rahma connaissent une grande affluence de gens nécessiteux. Même des femmes s’approvisionnent de ces restaurants avec des repas qu’elles emportent chez elles pour la famille. Après 20h, la ville se réveille de son long sommeil, et une ambiance se répand à travers tous les coins de la ville. Pratiquement, une grande majorité de la population sort se rafraîchir et se défouler dans différents endroits. Certains préfèrent une promenade sur la baie et la jetée ou la place Gueddon qui surplombe le port, d’autres s’empressent à déguster une crème glacée chez Ali sur la place Médjahed. Les fidèles s’orientent, quant à eux, vers les mosquées pour les prières d’el icha et les tarawihs. Certes, des habitudes qui reviennent chaque année. Les Béjaouis dépensent trop, mangent mieux et ne se privent de rien durant le Ramadhan. Ainsi, Béjaïa vit exceptionnellement tard ce mois, les gens veillent jusqu’à une heure tardive du soir, mais le lendemain c’est la grasse matinée, la ville reprend le cours de sa vie, un rythme qui durera jusqu’à la fin du Ramadhan.