A l’approche du mois sacré, les consommateurs ont pris d’assaut les magasins d’alimentation. Interrogés, de nombreux pères de famille nous donnent la même version, tout le monde préfère s’approvisionner à l’avance de peur que les prix ne s’envolent comme chaque année. Dans ce grand magasin, au centre ville, les clients attendent pour prendre leur ravitaillement. Très vite, les stocks sont épuisés : pois-chiche, raisins secs, paquets de semoule, etc. Chez les bouchers et les marchands de volailles, c’est le même spectacle. Les prix de la viande (900 DA/kg) et ceux du poulet ne freinent nullement l’ardeur du consommateur, attiré par la consommation effrénée et le gaspillage.
Déjà, dans les grands quartiers, de nombreux magasins, fermés depuis longtemps, ont ouvert des points de vente de Zlabia et des pâtisseries préparées spécialement pour ce mois de Ramadhan. F.K., 40 ans, qui tient une boutique pour la vente de casse-croûte, signale : "Avec mon frère, nous avons préparé tous les ustensiles pour la vente de zlabia. Ce commerce et très rentable et à à la fin du mois, nous réalisons des bénéfices appréciables". Chez certaines familles, on reçoit beaucoup de commandes de "dioul" ou pâte feuilletée, car cette préparation accompagne chaque soir le repas du f’tour. Chez les pères de famille aux revenus modestes, le porte-monnaie est mis à rude contribution. M.H., 4 enfants explique: "J’ai dû économiser pendant six mois pour aborder ce mois sacré. Je pense déjà à la fête de l’Aïd et à la rentrée scolaire, des soucis en plus pour contenter les enfants". H.S., 70 ans, déplore que "le mois sacré de Ramadhan s’éloigne de son aspect religieux. C’est une course effrénée pour remplir le ventre. La convivialité le bonheur des soirées familiales, l’organisation culturelle, se font de plus en plus rares".
C. E. M.