Des vieux de quatre vingt ans ne se souviennent pas d’un été avec une telle chaleur, souligne Rabah, un sexagénaire habitant dans la commune des Ouadhias, à une trentaine de kilomètres au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Cette chaleur est une réplique à la neige de l’hiver dernier», ajoute Mohand, attablé dans le même café, au niveau du Boulevard Moh Saïd Ouzeffoun, en cette énième soirée de Ramadhan. Cette semaine aussi, la chaleur a été des plus torrides dans toute la wilaya de Tizi-Ouzou faisant des journées un véritable enfer. Chaque jour, les citoyens s’attendent à un retour à la normale, mais la même ambiance est rééditée en fin de compte. Depuis maintenant vingt jours, les choses n’ont pas changé et plusieurs autres paramètres rendent le calvaire de la population de la wilaya de Tizi-Ouzou insupportable. A commencer par les feux de forêt.
Depuis une semaine, plusieurs incendies se sont déclarés dans divers endroits de la wilaya, notamment à Aït Yahia Moussa, Makouda, Bouzeguène, Aïn El-Hammam… Avec ces feux de forêt qui ont ravagé des centaines d’hectares, la chaleur n’a fait que s’exacerber. Même durant les soirées, la population a subi les affres de cette température infernale. Le deuxième problème et qui touche le reste de tout le pays est celui des coupures fréquentes du courant électrique. Il y a cinq jours, l’électricité a été coupée durant plus de deux heures en soirée dans la ville et à la Nouvelle-Ville de Tizi-Ouzou. De 21 heures jusqu’à 23 heures donc, la ville était plongée dans le noir. C’était au moment où tous les citoyens, en solo, en groupe ou en familles avaient quitté leur domicile pour s’adonner à une randonnée nocturne.
On devine, donc, la suite, une fois, la lumière éteinte ! Les cafés étaient bondés de monde quand les lampes ont été remplacées par des bougies. A plus d’une reprise et dans plusieurs villages, les citoyens ont été appelés à casser le jeûne carrément à la chandelle. Les coupures du courant électrique créent de nombreux malaises comme l’impossibilité de faire fonctionner les climatiseurs afin de faire face à une chaleur que d’aucuns qualifient d’inédite. De même que le même problème engendre la péremption de plusieurs produits alimentaires laissés la veille dans les réfrigérateurs. Une situation qui met beaucoup de pression sur le citoyen, déjà saigné par les hausses des prix qui n’épargnent aucun produit alimentaire durant un mois censé être celui de la piété.