Rien ne va plus au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou. Après le limogeage du directeur Ahmed Khoudi qui a refusé de jouer le rôle de faire-valoir, c’est au tour de trente-deux employés du même théâtre de sortir de leur réserve en adressant une pétition et un rapport à la ministre de la Culture et au directeur de la culture de la wilaya de Tizi- Ouzou. Il s’agit, dans ce document, d’interpeler les responsables du secteur sur les agissements d’un cadre dirigeant du théâtre. Dans la requête en question adressée au directeur de la culture, les concernés soulignent : «Nous vous informons des comportements déplacés et irrespectueux de ce cadre envers le personnel et ceci en usant d’insultes et de mots vulgaires de tout genre que nous ne pouvons nous permettre de vous citer ici. Nous subissons ce comportement depuis trop longtemps. Nombre d’entre nous ont fait les frais de ses réflexions désobligeantes, abaissantes et humiliantes et sans aucune retenue.» Les trente-deux travailleurs, dont des comédiens, ajoutent : «La tenue de propos racistes et régionalistes sont prononcés à maintes reprises et au sein même de l’établissement. Il use de provocations, d’intimidations et de chantage envers le personnel allant jusqu’aux menaces de licenciement.» En outre, les employés du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou parlent de l’exploitation abusive et exagérée du personnel en lui faisant faire des besognes qui ne sont pas les siennes : «Il fait jouer les comédiens à raison de trois spectacles en une seule journée. Il a favorisé le clanisme, ce qui a créé des luttes intestines au sein de l’établissement et qui se répercutent négativement sur le fonctionnement du théâtre.» Les travailleurs qui se disent désemparés devant un tel état des lieux soulignent que le climat de travail est devenu délétère et étouffant à tel point que le personnel a perdu l’envie et le goût du travail. Les employés exigent le départ de ce cadre dirigeant. Rappelons que depuis son ouverture, le théâtre régional Kateb-Yacine se débat dans de gros problèmes. Il y a eu d’abord la demande d’une enquête effectuée par l’Assemblée populaire de wilaya (APW) concernant le coût de rénovation de l’établissement jugé exagéré (38 milliards de centimes).
Puis après, un conflit des plus corsés a opposé durant de longs mois la directrice du théâtre Faouzia Aït El-Hadj au directeur de la culture. Ce qui a poussé cette dernière à démissionner. Par la suite, Ahmed Khoudi, homme de théâtre et enseignant à l’Institut national des arts dramatiques de Bordj El Kifane, a été désigné à la tête du même établissement mais à peine trois mois plus tard, Ahmed Khoudi a déploré une multitude d’anomalies. Il a été limogé et remplacé par un enseignant de dessin, proche de l’actuel directeur de la culture de la wilaya que nous avons essayé de joindre hier à maintes reprises en vain.
Par : L. B.