Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l’enclavement de la majorité des villages complique la situation des enfants handicapés sans oublier le manque d’infrastructures spécialisées. Malheureusement, des centaines d’enfants, vivant avec un handicap, ne sont pas scolarisés
Quand le mois de Ramadhan s’en va, nous entendons rarement parler de solidarité et d’entraide. Il est vrai que le mois sacré s’apprête allègrement aux actions humanitaires mais la vie ne s’arrête pas à partir du jour de l’Aid El Fitr. Heureusement qu’il existe de nombreux organismes qui font de l’assistance aux personnes en difficultés, une priorité. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l’enfance effectue un travail particulièrement important à l’égard des couches vivant dans des difficultés tant sociales que psychologiques qui sont parfois sinon souvent pire que celles d’ordre financières. Informer, orienter, assister et tant d’autres verbes sont le credo d’une équipe très dynamique venant d’horizons différents mais qui se complètent, activant dans cette ligue.
En cette rentrée scolaire, beaucoup d’élèves sont en proie à une multitude de problèmes que les familles sont incapables de prendre en charge à elles seules. Parmi les catégories qu’il est difficile d’aider, viennent en tête les enfants handicapés. « La réalité de la scolarisation des enfants handicapés en Algérie est alarmante. Ce qui a été constaté durant les rencontres thématiques du projet Handicap-Réseau est le manque de stratégie globale sur l’éducation des enfants en situation de handicap, ce qui entraine des difficultés pour les professionnels et parents quant au suivi de la scolarisation de ces enfants, lorsque celle-ci est possible », souligne l’une des responsables de la ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l’enfance. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l’enclavement de la majorité des villages complique la situation des enfants handicapés sans oublier le manque d’infrastructures spécialisées. Malheureusement, des centaines d’enfants, vivant avec un handicap, ne sont pas scolarisés, selon notre source. La ligue de Tizi Ouzou a ainsi inscrit parmi ses missions de faciliter l’accès à l’information relative aux procédures, démarches, règlements régulant la scolarisation et à favoriser l’intégration scolaire de ces enfants handicapés. Plusieurs acteurs doivent conjuguer leurs efforts afin de permettre la mise en application de la politique de scolarisation des enfants handicapés afin que chaque enfant trouve la possibilité concrète de s’épanouir en apprenant et de forger les conditions de plein accès à l’autonomie.
La wilaya de Tizi Ouzou compte pas moins de 24 117 personnes handicapées âgée de moins de 18 ans, selon les chiffres communiqués par la direction de l’action sociale. Parmi eux, 7351 sont des handicapés moteur, 11139 personnes handicapées mentales, 1897 personnes handicapées auditives et 3730 personnes handicapées visuelles.
Selon les responsables de la ligue de prévention, les textes protégeant cette frange vulnérable de la société existe mais ils ont peu de prolongement sur le terrain. La scolarisation des enfants handicapés dans la wilaya de Tizi Ouzou est très alarmante. Ces enfants et leurs parents se retrouvent souvent seuls sans structures pour les accueillir. Ils sont désemparés et livrés à eux mêmes. Lorsque ceux qui ont de la chance sont scolarisés, on ne leur accorde pas l’assistance nécessaire comme l’accompagnement, le soutien scolaire et l’aide financière. En outre, nous confie-t-on, les parents ignorent généralement tout ce qui revient de droit à leurs enfants ou bien le cas échéant, ils sont conscients de ces dispositifs mais ils buttent sur des obstacles pour pouvoir en bénéficier. Quand les familles des handicapés sont démunies, les choses se compliquent davantage.
Plusieurs dispositifs réglementaires existent au niveau de la direction de l’action sociale, de la CNAS et de l’Office national d’appareillage et d’accessoire pour personnes handicapés. Ces organismes ont pour devoir de venir en aide à cette tranche de la population. Des dizaines d’associations existent à Tizi Ouzou et peuvent jouer le rôle de courroie de transmission entre le handicapé et les institutions.