Le centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou ne cesse de se perfectionner ces dernières années à tous points de vue. Qu’il s’agisse des moyens mis à sa disposition grâce aux enveloppes financières allouées par le ministère de la santé mais aussi grâce aux efforts fournis par son personnel médical et paramédicale drivé par le professeur Abbes Ziri, psychiatre et aussi directeur général de cette infrastructure depuis trois ans.
Le CHU de Tizi-Ouzou emploie pas moins de trois mille travailleurs. Il faut rappeler à cet effet, que le Sanatorium de Belloua de Redjaouna dépend de ce CHU. C’est dire le rôle nodal que le CHU joue. Ce n’est pas un hasard si les patients de la wilaya de Tizi Ouzou mais aussi ceux des wilayas limitrophes font confiance au CHU de Tizi-Ouzou qui dispose de 1.000 lits.
«Nous recevons des malades non seulement de Tizi Ouzou mais aussi de plusieurs autres wilayas comme Bouira, Boumerdes, Béjaïa, Médea, Bordj Bou-Arréridj, Sétif et même du Sud », révèle le professeur Abbès Ziri, directeur général du CHU. Une tradition existe en effet au niveau de cette infrastructure hospitalière, c’est celle de ne pas refouler les malades provenant des autres wilayas quelles qu’en soient les raisons.
Tous les cas nécessitant une prise en charge immédiate sont ainsi acceptés. Le problème se pose en revanche au niveau du service des urgences du CHU qui est vraiment débordé et atteint plus de 400 consultations par jour. Ce qui fait que malgré une mobilisation sans faille du personnel médical et paramédical au niveau du service du pavillon des urgences médicochirurgicales, la situation est parfois difficile à contenir. Sur place, nous apprenons que, souvent, les accompagnateurs des malades sont gagnés de panique et considèrent tous les cas qui se présentent comme des urgences, y compris une rage de dent. L’affluence sur le pavillon des urgences du CHU s’explique par la disponibilité du personnel médical ainsi que le matériel existant permettant une bonne prise en charge du malade. Les équipements dans les trois services des urgences sont de haute qualité et les patients le savent très bien. Les gardes de nuit assurées ici sont multidisciplinaires : cardiologie, infectiologie, hématologie, médecine interne, etc., ce qui n’est pas le cas au niveau des centres des EPH essaimés dans les différents chefs-lieux de daïra. Souvent, les malades qui se présentent au niveau de ces derniers sont orientés systématiquement au CHU de Tizi-Ouzou.
De même que les gardes spécialisées ne sont pas assurées au niveau des EPH. Une grande pression règne ainsi par moments dans les allées des services des urgences du CHU. Le citoyen est de plus en plus exigeant, nous dit-on. Pour parer autant que faire se peut à ces conditions, le CHU a modernisé pas mal de ses services. Désormais, des rendez-vous pour différentes prestations peuvent être pris par téléphone, par fax et même sur Internet. Tout un secrétariat est mis en place au niveau de l’hôpital afin de ne s’occuper que de cet aspect de la chose. Quant aux délais, le directeur du CHU nous explique qu’ils sont raisonnables. Une fois le rendez-vous pris, le patient peut passer dans les deux à trois jours qui suivent et au plus tard, une semaine. En revanche, le directeur du CHU reconnaît que concernant la radiologie, la garde n’est pas assurés de manière parfaite car l’hôpital ne dispose malheureusement que de deux cardiologues. Pour une bonne prise en charge du malade sur cet aspect, pas moins de huit radiologues sont indispensables. Selon le professeur Abbes Ziri, ce problème est dû à l’instabilité des radiologues qui sont plus attirés par le secteur privé ou bien s’installent directement en cabinet.
Sur le plan organisationnel, les responsables du CHU ont procédé à la régulation des visites des proches de malades en passant à l’application d’une instruction ministérielle afin d’éviter que les malades se présentent avec des repas à l’heure de la visite d’autant plus que la qualité des repas servis sur place est bonne. De même qu’il a été procédé à la suppression des visites nocturnes qui sont nuisibles à plus d’un titre. A l’hôpital, la gestion de cet aspect des choses est compliquée car il faudrait au personnel gérer la situation avec tact, du fait que les parents des malades sont souvent dans des situations vulnérables ne leur permettant pas d’accepter certaines restrictions quand bien même elles s’inscrivent dans l’intérêt du malade lui-même.
Au sujet du problème des agressions de la part de malfaiteurs dont ont été souvent victimes les travailleurs, les infirmiers et même les médecins, notamment au niveau du service des urgences médicochirurgicales, il a été définitivement réglé selon les affirmations du professeur Abbes Ziri. Ce dernier a d’ailleurs tenu à remercier et à rendre hommage aux services de la police de Tizi-Ouzou qui veillent au grain, de jour comme de nuit, pour garantir un climat de travail paisible et emprunt de sérénité à tous les intervenants. « Grâce à l’apport de la police, les agressions au niveau des services des urgences ont été réduites pratiquement à néant. A cet effet, la police joue un rôle fondamental », ajoute le professeur Ziri.