Située à peine à vingt-deux kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, la commune de Boudjima, dépendant de la daïra de Makouda, se débat dans une infinité de problèmes. Cette commune est sans doute l’une des moins développées que compte la wilaya de Tizi- Ouzou. On en veut pour preuve, entre autres, le fait qu’en 2012, ses habitants endurent encore et en permanence le problème de la pénurie d’eau potable. Ce problème d’AEP ne se pose pas uniquement en été, comme c’est le cas dans une partie de la Kabylie, mais durant les quatre saisons. En effet, l’eau est une denrée introuvable dans cette région pourtant située à un jet de pierre du barrage d’eau de Taksebt.
Avant-hier, c’était au tour des habitants du plus grand village de la commune de Boudjima, à savoir Tarihant, de se déplacer en masse au chef- lieu communal pour protester contre leurs conditions de vie qui sont déplorables. Selon les protestataires, c’est après avoir épuisé toutes les voies de dialogue et de sagesse qu’ils ont décidé de recourir à cette ultime solution. Le siège de l’Assemblée populaire communale était donc inaccessible aussi bien pour les responsables que pour les travailleurs des différents services communaux.
Les responsables locaux disent que la prise en charge des problèmes soulevés par les citoyens du village Tarihant ne relève pas de leurs prérogatives car leurs solutions nécessitent de grosses enveloppes financières. C’est le cas, entre autres, pour mettre un terme au calvaire enduré par les citoyens à cause de la rareté de l’eau potable. Il n’y a que la mise en service de la conduite alimentant à partir du barrage de Taksebt qui pourra constituer une parade. Contrairement aux autres communes limitrophes, à l’instar de Ouaguenoun, Boudjima est une localité lésée à tous points de vue. Le gaz de ville, ce n’est pas encore pour demain. De même que l’état de certaines routes laisse à désirer. La prolifération des bars clandestins et autres débits de boissons alcoolisées activant de manière illégale n’est pas pour arranger les choses et le cadre de vie est loin d’être agréable surtout pour les habitants du chef-lieu dit Lekhmis. Dans cet endroit, les bars clandestins sont très nombreux. D’ailleurs, il y a trois jours, les services de la police de la brigade de recherches et d’investigation du service de wilaya de la police judiciaire ont effectué trois opérations de contrôle visant trois débits de boissons alcoolisées sans autorisation, situé à Boudjima-Centre. Lors de l’opération, il a été procédé à la saisie d’une importante somme d’argent, des armes blanches et un lot de matériel. Des paquets de cigarettes, 2.444 bouteilles de bière, 223 bouteilles de vin rouge et 36 bouteilles de liqueurs ont été aussi saisis. Une procédure judiciaire a été instruite à l’encontre des quatre tenanciers interpellés sur les lieux, qui ont été présentés au parquet de Tigzir pour les chefs d’accusation de création d’un commerce de boissons alcoolisées sans autorisation. Trois parmi les mis en cause ont été mis en détention préventive alors que le quatrième a été cité à comparaître. Ce n’est pas tout, la commune de Boudjima est dépourvue d’éclairage public, et se déplacer la nuit comporte des risques. Il ne faut pas oublier de rappeler que depuis la délocalisation de la brigade de Gendarmerie il y a dix ans, aucun corps de sécurité n’existe dans la région. La commune est rangée par le phénomène de consommation de drogue. Cette dernière se vend presqu’au su et au vu de tout le monde. Ce fléau qui prend en otage surtout les jeunes est favorisé par le problème du chômage qui se pose de façon cruciale à Boudjima où trouver un poste de travail est synonyme d’impossible.