Afin de soutenir et de consolider les performances réalisées ces dernières années par douze filières à la faveur de la politique de Renouveau agricole et rural, les services agricoles de la wilaya de Batna s’emploient à la mise en place d’un "schéma directeur de l’investissement en agriculture".
Une journée d’étude sur les potentialités et créneaux d’investissement en agriculture dans cette wilaya sera organisée, dans ce contexte, en octobre courant, a indiqué à l’APS le directeur des services en charge de ce secteur, M. Mohamed-Lamine Grabsi. Selon ce responsable, les résultats obtenus par l’agriculture, dans cette wilaya, sont "édifiants quant à l’aptitude de ce secteur à servir de rampe de lancement pour l’économie locale" et à "susciter une dynamique de l’investissement qui renforcera les capacités productives, élargira les mises en valeur et permettra la création de nouvelles exploitations agricoles sur les terres inexploitées". Par ailleurs, la démarche d’un tel schéma directeur exige la mise en place d’un réseau spécialisé dans les services post-production (fournitures, facteurs de production, mécanisation, études et analyses de rendement), a ajouté le même responsable, assurant que c’est "dans cette perspective qu’une convention de partenariat a été signée en 2010 avec l’université de Batna pour renforcer les capacités humaines du secteur et assurer un soutien technique de qualité". L’objectif principal de ce schéma est d’ouvrir aux opérateurs de nouvelles perspectives pour prendre en charge les productions agricoles de la wilaya par un réseau adapté d’industries alimentaires et de transformation, à même de valoriser les récoltes actuelles et futures, a ajouté M. Grabsi. La Direction des services agricoles estime que d’ici 2020, la wilaya de Batna aura besoin de quelque 15 unités de transformation des fruits, particulièrement les abricots et les pommes, dont 14 unités "pourraient être construites d’ici 2014". S’agissant du froid, les besoins de la seule filière fruits sont estimés à 130.000 m3 de chambres froides en plus de complexes frigorifiques pour le conditionnement des viandes. L’évolution constante de la production laitière favorise également l’émergence de laiteries et de centres de collecte. Ces réalités ont conduit les services concernés à élaborer une "carte de wilaya de l’animation des investissements" parallèlement à une "carte de l’investissement", actuellement en cours de conception au profit des opérateurs économiques et des investisseurs potentiels en vue de créer des zones d’activités industrielles à travers la wilaya. Cette carte de l’investissement vise à "concevoir des solutions pour l’exploitation des surplus de production agricole, notamment des abricots, dont la récolte a atteint la saison écoulée 50.000 tonnes, mais également les pommes (60.000 tonnes) et les légumes (160.000 tonnes). La wilaya de Batna a réalisé au cours des dernières années un taux de croissance "important", estimé par rapport aux contrats de performances à 120% en 2009, à 15,9% en 2010 et à plus de 20% cette année, a encore affirmé M. Grabsi. Dans ce sens, il a noté que certaines filières ont réalisé des "bonds exceptionnels", en citant les cas de la filière lait dont la production est passée de 38 millions de litres en 2008 à 117 millions de litres en 2011 et de l’arboriculture fruitière, dont la production a excédé les 120.000 tonnes en 2011 alors qu’elle était de 59.000 tonnes en 2008. La même évolution a touché la filière élevage avec la production de 772 millions d’œufs (contre 254 millions d’unités en 2004), 22.400 tonnes de viandes blanches (7.800 tonnes en 2008) et 12.000 tonnes de viandes rouges (5.300 tonnes en 2008).
Quant à la filière céréalière, elle a fait un bond non moins négligeable avec une récolte de 185.900 tonnes en 2011 contre 40.000 tonnes en 2008 et 270.000 tonnes de fourrages contre 115.900 tonnes en 2008. Pour les responsables et les professionnels locaux du secteur, dont les producteurs d’abricots de N’gaous et de pommes d’Arris et de Hidoussa, l’investissement et la valorisation des produits agricoles demeurent, selon l’APS, les seules voies à même de faire du secteur une "locomotive du développement local", apte à participer activement à la sécurité alimentaire en Algérie et capable de tracer des horizons vers l’exportation des surplus de récoltes.