Les contestations des citoyens s’éternisent à travers les communes de la wilaya. Les réclamations sont nombreuses : manque d’eau potable, absence d’électrification des villages et quartiers, des routes dégradées, le manque de transport scolaire, le logement qui se fait rare et la liste est encore longue.
Des contestations légitimes mais qui ne sont pas prises en considération par les responsables locaux. La situation est alarmante. Au chef lieu de wilaya, des cités dortoirs sont dépourvues de toutes commodités, pas d’espaces verts, des trottoirs dégradés, des avaloirs bouchés, des routes inondées, des dépotoirs à ciel ouvert, des coupures fréquentes d’électricité, des quartiers sans gaz de ville, des travaux lancés un peu partout et qui ne voient pas le jour et une ville qui étouffe sous le poids des embouteillages. C’est le désarroi. Pourtant la commune a tous les moyens pour remédier à cette situation. D’aucuns diront que « la commune de Bejaia se porte bien en termes de recettes financières, c’est une commune riche ». Alors qu’est-ce qui cloche pour hisser cette commune à sa juste valeur ? Une ville qui était il y a quelques années la plus belle d’Algérie. La situation est la même à travers toute la wilaya. Ainsi le constat fait par le nouveau wali lors de son premier contact avec la presse est éloquent. Il dira que « la wilaya mérite mieux que cette situation, des routes étroites, une façade hideuse, un environnement insalubre, une région qui traîne le taux le plus bas en gaz de ville, il faut un déclic ». Les élus sont plus que jamais interpellés pour retrousser les manches et « arracher leur cravates ». Ils doivent investir le terrain et instaurer un dialogue avec les populations. Tous les gens interrogés ont souligné au Midi libre « l’absence de dialogue entre les responsables locaux et les citoyens qui est la principale cause de cette grogne. Lors des campagnes électorales, ces élus vous promettent monts et merveilles, qu’ils vous ramènent tout jusqu’au seuil de votre porte, l’eau, l’électricité, la routes et puis une fois installés, ils vous oublient et vous ignorent, ils se servent avant de vous servir. Ils perdent leur crédibilité et la confiance du citoyen, c’est pour cela que les gens ont recours à la rue. Une situation que le wali a vite comprise. Il n’a pas hésité à « secouer » tous les responsables de la wilaya à occuper le terrain en suivant tous les chantiers et répondre aux doléances des citoyens. Il dira à cet effet : « Il faut que chaque responsable suivent scrupuleusement les chantiers de son secteur, il doit être présent en personne et non pas déléguer ses subordonnés. Les communes doivent achever les projets lancés et qui traînent depuis plusieurs années, il faut éviter la réévaluation des projets, l’argent existe, chaque responsable doit accomplir comme il se doit sa mission ». Un langage franc que les responsables doivent prendre en compte et les prochaines visites du premier responsable de la wilaya à travers les communes ne manqueront pas de montrer toutes la face cachée de la réalité des projets sur le terrain. Le plan quinquennal 2010/2014 doit instaurer une véritable dynamique à la wilaya qui aspire à un avenir meilleur. M. L.