Le musée national Cirta de Constantine est une "véritable université pour les archéologues, les historiens, les artistes, les géographes et les chercheurs dans de très nombreux domaines", a estimé sa directrice, Chadia Khelfallah.
S’exprimant lors de cette journée, elle a cependant regretté que «beaucoup de pièces archéologiques, dans ce musée, n’ont toujours pas de fiches techniques, ou disposent de fiches nécessitant d’être actualisées en fonction des nouvelles découvertes». Véritable carte d’identité de la pièce archéologique, la fiche technique requiert pour son établissement «compétence, patience et endurance», a souligné la responsable à ce propos devant des universitaires, chercheurs et étudiants. Le musée national Cirta, qui recèle de nombreux trésors archéologiques, demeure très pauvre en ce qui concerne la période numide et islamique, a également relevé sa directrice, mettant l’accent sur la nécessité de rattraper cette lacune «voulue par ses fondateurs durant la période coloniale». La question de la numérisation de la bibliothèque du musée, également abordée lors de cette rencontre, est un progrès à «double tranchant», elle permet, d’une part, une meilleure conservation physique des documents tout en présentant, d’autre part, le piège de son déclassement et son remplacement par les «médias sans papier». La rareté des fouilles archéologiques effectuées depuis l’Indépendance a été, également, déplorée par les intervenants. Les avis ont été partagés à ce propos entre ceux qui estiment qu’il convient d’abord de valoriser et d’exploiter les pièces archéologiques déjà découvertes et ceux qui sont pour l’intensification du travail de fouille.
Le musée national Cirta est implanté sur le Coudiat Ati qui domine la ville du Vieux Rocher. Dès sa création, cette structure porte toute une symbolique du rôle de «temple de savoir et de rayonnement culturel» par le choix de l’architecture de la bâtisse inspirée d’un temple romain.