Les professionnels du tourisme dans la wilaya de Béjaïa semblent "globalement satisfaits" des résultats réalisés durant la saison estivale 2011, bien qu’écourtée en raison du mois sacré de Ramadhan.
C’est le cas notamment pour les hôteliers et les gérants de restaurants, qui ont fait quasiment le plein durant tout le mois de juillet. «C’est un bilan absolument positif qui a été au-delà de nos attentes et prévisions», s’est réjouit M. Mustapha Hammèche, directeur de l’hôtel des Hammadides, un établissement public classé, dont le taux de fréquentation durant cette période a été qualifié de "record". «On a affiché complet quasiment depuis la mi-juin jusqu’à la fin juillet», a affirmé ce responsable. Il a attribué cette réussite à l’afflux des visiteurs vers la wilaya, mais aussi à une politique commerciale "agressive" entamée depuis le printemps dernier.
«Nous avons signé une multitude de conventions avec des sociétés nationales et autres organismes sociaux, si bien qu’avant l’été, le carnet de commandes de l’hôtel était déjà plein», a-t-il assuré, relevant qu’au-delà du registre hébergement, toutes les structures commerciales et d’animation ont fonctionné "à plein régime". Ce sentiment bien que partagé par de nombreux opérateurs est, cependant, diversement apprécié. «Malgré un taux de remplissage exceptionnel, on ne rentre pas tout à fait dans nos frais, à cause de la durée courte de la saison», se plaint, pour sa part, le patron d’un hôtel privé, M. Fayçal Alloui. «Trois semaines pleines, ce n’est pas assez pour réaliser une bonne saison», grommelle-t-il non sans un zest de philosophie. «La météo est généreuse, elle n’a pas fini d’inciter à l’évasion et à la trempette au bord de l’eau, de quoi rester optimiste», a-t-il dit. Indéniablement, c’est parmi les gérants des hôtels urbains que la satisfaction est de mise. «Nous, on a pas de problème de remplissage durant toute l’année. L’attrait de la saison estivale se mesure en terme d’apport pendant les week-ends. Son avènement permet, en effet, d’améliorer nos taux de remplissage et d’en saisir l’occasion pour s’assurer un roulement à plein régime», note, pour sa part, M.Nadjib Benelmouffok, directeur de l’hôtel Chréa, visiblement heureux du résultat. En fait, cet afflux qui a pris l’allure d’un rush vers Béjaïa s’est condensé, pour l’ensemble des hôtels balnéaires ou urbains, du 07 au 30 juillet et qui a vu un déferlement d’estivants jamais observé avec 81.823 nuitées réalisées. La wilaya qui ne dispose que de 79 hôtels d’une capacité cumulée de 4.000 lits n’a dû, en conséquence, y faire face que grâce à l’apport de la location chez les particuliers, et à un degré moindre, celui des autres structures d’hébergement, dont les campings et les centres de vacances, d’une capacité de 16.817 lits, affirme la Direction du tourisme. A Béjaïa, la saison a visiblement attiré plus qu’elle n’en pouvait au regard de la durée de vie de la saison.
Outre l’attrait de ses sites naturels que d’aucuns jugent exceptionnels, la région a relevé sa "cote" du fait de la sécurité qui y règne et de la grande animation culturelle qui y a prévalu.
«Une partie de la clientèle habituée aux vacances à l’étranger a dû recentrer son choix vers des destinations nationales et Béjaïa a eu son lot», selon M. Hammèche, estimant que «Béjaïa, désormais, n’est pas seulement un endroit où l’on peut se dorer la pilule sous le soleil, mais aussi un vrai espace de détente et de découverte».