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LETTRE OUVERTE
30 Août 2010

Il m’a été donné, avec une très grande surprise mêlée d’indignation, de constater que Messieurs les « démocrates » ont annoncé par e-mail, envoyé par M. Si Mohammed Baghdadi à une flopée de destinataires, la parution le 27 août 2010 sur leur site « Réseau des démocrates » de la copie intégrale d’un chapitre des Mémoires de S. L. Bentobbal.
La publication d’un tel document sans accord préalable de la famille du défunt et de l’auteur de ces Mémoires, sans mention aucune de la source ni des conditions dans lesquelles il a été obtenu, me paraît de la plus grande gravité tant du point de vue du droit que de celui de l’éthique politique et de la déontologie de ceux qui se réclament de la démocratie.
Pour rappel, ces Mémoires dont l’existence est de notoriété publique ont été réalisées sur la base d’un entretien que le défunt Si Lakhdar Bentobbal nous a accordés, le regretté Mahfoud Bennoune et moi-même, cinq années durant, de l’hiver 1980 à l’été 1985.
L’ensemble de l’œuvre sur deux volumes a été remise entre les mains de M. Bentobbal qui devait seul décider de l’opportunité et des conditions de son édition après le refus de l’ex-SNED de la faire paraître en l’état.
Depuis, la maladie et la détérioration de l’état de santé de M. Bentobbal ont fait que le problème de la parution des Mémoires est resté en suspens.
Il n’en demeure pas moins que personne, en dehors de la famille et des héritiers du regretté responsable politique et militaire, n’a le droit de publier sous quelque forme que ce soit ce document.
Je m’en suis tenu personnellement à cette règle durant les vingt-cinq années écoulées. Le passage paru dans la revue NAQD N°4, janvier-mars 1993, l’a été avec son accord explicite comme mentionné dans le texte.
Tout en laissant à la famille et aux héritiers de M. Bentobbal le soin de décider des voies et recours juridiques pour préserver leurs droits, il m’appartient de dénoncer ce genre de pratiques qui seraient plutôt la marque des prédateurs et autres spéculateurs qui font commerce du droit et de la dignité des gens.
Daho Djerbal, maître de conférences en histoire


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