Des cérémonies de recueillement devant les stèles commémoratives en hommage aux victimes du 8 Mai 1945 se sont déroulées à travers toutes les daïras. A Aïn Defla, le wali, accompagné des autorités civiles et militaires, s’est rendu au cimetière des chouhada pour déposer une gerbe de fleurs et se recueillir devant la stèle à la mémoire de ceux qui sont morts pour la liberté et l’indépendance du pays. Ensuite, le chef de l’exécutif a présidé, à la cité Mazouni, la cérémonie de distribution de 60 logements LSP. Les déménagements pour occuper les nouvelles demeures se sont déroulés dans une ambiance de fête. Ainsi, H. R., père de 6 enfants s’exclame : «Je remercie toutes les autorités qui ont pensé à nous et aujourd’hui, nous avons oublié le cauchemar vécu depuis de longues années ». A Miliana, nous avons rencontré un témoin de la tragédie du 8 Mai 1945, M. Bouchouka, 79 ans, qui relate ses souvenirs : «Nous étions mobilisés car nous avions reçu l’ordre de défiler à Alger le 3 mai pour une manifestation pacifique. Mais les services de police ont chargé et 3 Algériens ont été tués. Pour la première fois, un jeune a ouvert la voie, emblème national à la main. Ce drapeau a été confectionné par Khalti Aouaïche, une militante de l’organisation qui habitait au quartier des Anassers, à la sortie de la ville. On peut dire que le 8 mai a été le point de départ qui a abouti au déclenchement de la lutte armée le 1er Novembre 1954». Ici à Khemis Miliana, Ami Embarek, doyen de la région, (110 ans) nous a revelé avant sa mort, il y a 3 ans, que de nombreux militants ont rejoint la manifestation et plusieurs ont été arrêtés et emprisonnés. Par la suite, à leur sortie de prison, un grand nombre a participé à la formation de petites unités de l’ALN à travers le Zaccar et l’Ouarsenis.
C.-E. M.