Pour stopper la propagation de la maladie connue sous le nom de "feu bactérien", près de 1.000 ha de vergers de poiriers devront être arrachés et incinérés dans la wilaya de Tipasa.
Un arrêté du wali a, déjà, été signé dans ce sens depuis le mois de juillet et l’opération d’arrachage a été entamée, ont indiqué des responsables du secteur, en précisant que ce procédé est "obligatoire car il n’existe, hélas, pas d’autres solutions que l’arrachage des arbres et leur incinération pour détruire la bactérie sur site et empêcher sa propagation", selon l’APS.
Ces mesures drastiques qui concernent les poiriers "seront élargies" aux pommiers et autres arbres à pépins. Elles sont prises afin d’empêcher le transport de la bactérie vers d’autres lieux que ce soit par les oiseaux, les abeilles, le vent, la pluie et autres agents humains.
Le feu bactérien ou Erwilia Amylovora, selon les spécialistes, a atteint 100% des vergers de poiriers et de 30 à 40% ceux des pommiers ainsi que des néfliers et les cognassiers de la wilaya de Tipasa qui devront tous être arrachés et incinérés en même temps afin d’éviter la propagation de la maladie.
Cette maladie, dévastatrice des vergers, puisqu’en quelques semaines le feu bactérien transforme l’arbre en un trognon noir d’où l’appellation de feu bactérien, cette maladie touche en premier lieu les variétés les plus sensibles des pommiers dont la Santa Maria très présente dans les vergers en Algérie ainsi que celle connue sous l’appellation de Gala tandis que la William et la Wilder, beaucoup plus résistantes, ne sont, pour le moment, pas touchées.
Le poirier est l’hôte principal de cette bactérie, qui est, selon les spécialistes, la plus dangereuse maladie bactérienne des arbres fruitiers à pépins ainsi que des plantes ornementales en particulier l’aubépine et le Cotonéaster, précise l’APS.
Cette maladie, qui est présente depuis des années dans tout le bassin méditerranéen et autres pays européens, a atteint l’Algérie cette année en particulier depuis le mois de mai, a indiqué la même source en précisant que la saison printanière et les températures supérieures à 21°c favorisent le développement de la bactérie qui s’attaque aux bouquets fleuris, au feuillage ainsi qu’aux jeunes pousses. Concernant l’indemnisation des producteurs touchés par l’opération d’arrachage, qui a touché une trentaine d’hectares environ à ce jour, les services agricoles indiquent que ces derniers recevront 35.000 DA par hectare et bénéficieront d’un soutien pour la plantation de nouveaux arbres. Cette opération ne pourra pas se faire avant 3 ou 4 ans, un délai nécessaire à la décontamination des terres. En attendant et pour compenser le manque à gagner, les producteurs touchés par l’arrachage pourront développer des cultures intercalaires, dont le maraîchage.
Interrogés sur les risques qu’il y a à consommer les poires et autres pommes présentes sur le marché, les responsables sont unanimes à dire qu’il n’existe aucun danger pour la santé car le feu bactérien ne laisse pas le temps au fruit de se développer et ceux qui sont sur le marché sont indemnes.