C’est un été des plus durs que sont en train de traverser les habitants de plusieurs villages de la wilaya de Tizi-Ouzou à cause d’une crise inexplicable d’alimentation en eau potable. Depuis le début du mois, il n’y a pratiquement pas un seul jour sans que des citoyens d’un village ou d’une commune donnée ne tirent la sonnette d’alarme ou n’observent des actions de protestation.
Dans les quatre coins de la wilaya, nous enregistrons des actions de protestations contre la rareté de ce liquide précieux qui intervient en période de grandes chaleurs et en plein mois de Ramadhan. Il y a eu d’abord les citoyens du village Imezgharen, au sud du chef-lieu de wilaya, qui ont décidé de fermer la semaine dernière les locaux de l’Algérienne des eaux de Draâ El-Mizan.
Ce village de la commune de Frikat est demeuré plusieurs semaines sans bénéficier de sa part d’eau. Les représentants des villageois et ceux du comité de village parlent d’une injustice dans la répartition de l’eau potable entre les différents villages.
Lors de la journée de protestation, les citoyens ont aussi observé un rassemblement devant l’antenne locale de l’Algérienne des eaux. Comme d’habitude, suite à ces actions, les autorités locales ont réitéré leurs promesses. Mais dans la wilaya de Tizi-Ouzou, les responsables ont habitué la population à ce qu’une chose promise n’est pas forcément chose due.
Le même calvaire est enduré par les citoyens du village Iâlalen, dans la commune d’Aït Yahia Moussa. Le village natal de Krim Belkacem, le signataire des accords d’Evian, est sans eau des décennies après l’indépendance. Depuis le début du mois de carême, l’eau potable n’a pas visité les robinets de ce village situé dans une zone des plus démunies de la wilaya malgré le lourd tribut payé lors de la guerre de libération nationale.
Les 5.000 habitants d’Iâlalen endurent le martyre devant ce statu quo. Les démarches qu’entreprennent inlassablement les responsables du comité de village restent vaines.
Dans la commune de Boudjima, 22 kilomètres au nord-est du chef-lieu de wilaya, la population a été contrainte de fermer le siège de l’APC la semaine dernière pour voir l’eau revisiter leur foyers après une désertion qui a duré plus d’un mois. Dans cette commune, la crise d’eau ne disparaît pas même en hiver. Au moment où les communes limitrophes sont en train d’être raccordées au réseau de gaz naturel, à Boudjima, l’eau est carrément introuvable. D’autres localités sont également prises dans le même étau à l’instar de la commune de Mkira, dans la daïra de Tizi Ghennif, où une dizaine de villages ne voient l’eau venir que rarement. Aucune régularité n’existe dans la répartition du liquide précieux, déplorent les citoyens. Parmi les villages concernés par ce problème épineux, on peut citer Idouchouthène, Imlikchène, Boughzal, Bouhadj… Cette commune de plus de 20.000 habitants n’a bénéficié d’aucun barrage d’eau réalisé dans la région, même pas de celui Koudiat Asserdoun, dont elle était sensée être concernée.
A Tadmait, à Ililten, Makouda, Iflissen, Tigzirt, ils sont nombreux les villages qui sont touchés de plein fouet par le problème de la rareté de l’eau qui perdure non sans gâcher le mois de carême et l’été durant lesquels, plus que jamais, l’eau est synonyme de vie.