L’extraction anarchique de sable mène, entre autres, à la diminution drastique du débit de certains forages implantés dans le Haut-Sébaou. Cette diminution est à l’origine de fortes perturbations à l’origine de fortes perturbations de l’alimentation en eau potable dans la région.
La Direction de l’hydraulique de la wilaya de Tizi-Ouzou a encore une fois tiré la sonnette d’alarme concernant «l’urgente nécessité d’arrêter l’extraction anarchique" de sable au niveau de oued Sébaou». Il faut rappeler que cette activité illicite met à mal et nuit gravement à la nappe phréatique de cet oued qui reste, pour l’heure pourvoyeur de près de 80% des besoins en AEP de la région. Lors d’une rencontre consacrée à cette problématique d’extraction "anarchique et exagérée" du sable de cet oued, organisée par l’APW, le directeur de l’hydraulique a qualifié cette situation de "catastrophique et risquant d’être irréversible si des mesures appropriées ne sont pas prises à temps". L’intervenant a mis en garde contre les conséquences dramatiques qui pourraient découler de cette activité, explique-t-il «fortement lucrative mais ruineuse pour la ressource hydrique", M. Hameg - directeur de l’hydraulique de la wilaya de Tizi-Ouzou- a également parlé de la sensibilité de la nappe phréatique de ce cours d’eau, en raison, dit-il de «la présence tout le long de oued Sébaou, d’une longueur de cinquante kilomètres, de nombreux champs de captage d’eau en activité ou en projet pour desservir la population en AEP». Monsieur Hameg a aussi fait état notamment de la diminution du débit de certains forages implantés dans le Haut-Sébaou, à l’origine de fortes perturbations de l’alimentation en eau potable dans la région. Par endroits, a-t-il déploré, «nous avons dû renoncer à l’exploitation de certains forages, situés en bordures de cet oued, pour cause du rabattement prononcé de la nappe d’eau, avec affleurement du substratum». L’APS, qui a rapporté ce rappel à l’ordre de la Direction de l’hydraulique de Tizi-Ouzou note les conséquences criminelles de ce «massacre» qui sont entre autres, «le déchaussement des gabions protecteurs des berges, la destruction de stations d’exhaure, l’élargissement du lit de l’oued au détriment des terres du domaine public hydraulique...». «Les extractions d’alluvions au niveau de oued Sébaou dépassent, de loin, les apports en ce matériau, ce qui ne manque pas d’accentuer le déséquilibre du système aquifère», précise le communiqué de l’APS. L’autre catastrophe qui pourrait découler de cette situation est la menace réelle d’effondrement pour cause du déchaussement de leurs fondations des ponts de Sidi Naamane, Tamda, Pont de Bougie et de la fragilisation des supports de transport de l’électricité. Cela sans parler, explique encore la même source, la «transformation de centaines d’hectares de terres cultivables, en cratères géants creusés par les engins extracteurs». La Direction de l’hydraulique, pour mettre fin à ce grave phénomène, prévoit «l’introduction, dans tous les cahiers de charges de travaux des entreprises du bâtiment et des travaux publics, d’une clause interdisant l’emploi des agrégats provenant d’oueds, sous peine de poursuites judiciaires». La solution de fond à ce problème, affirme M. Hameg, «réside en la substitution, par les utilisateurs, du sable de l’oued par le sable et les agrégats de carrière, sachant que la région recèle, en la matière, d’inépuisables gisements». Il reste à espérer que cet énième appel sera entendu.