A l’instar des autres localités de la wilaya de Boumerdès, la commune de Chabet El-Ameur rencontre d’innombrables difficultés en matière de scolarisation des élèves.
A chaque rentrée scolaire, les élèves font face à d’énormes difficultés. Le manque d’infrastructures scolaires est perçu comme un cauchemar, notamment par ceux qui habitent loin des établissement scolaires. Ladite localité esten effet dotée d’un seul lycée alors que sa population, notamment scolarisée, est en perpétuelle évolution. Cet établissement dont la capacité est loin de contenir le nombre croissant des élèves, n’est doté que d’une vingtaine de classes. On dénombre six classes roulantes alors que quatre autres poursuivent leurs cours au niveau d’une école primaire reconvertie récemment en annexe. Ladite annexe , selon un parent d’élève, n’offre pas le moindre confort en raison de l’exiguïté des classes qui étaient destinées pour le cycle primaire.
Les élèves qui y étudient sont contraints de rentrer chez eux à midi pour prendre leurs déjeuners en l’absence de cantine. Les élèves déplorent ce parcours du combattant. Les lycéens vont, selon tout vraisemblance, revivre l’expérience de l’année écoulée, marquée principalement par des mouvements de contestations contre ces conditions lamentables. L’année écoulée ce lycée a accueilli plus de 850 élèves et cette année le nombre d’élèves dépassera trois fois la capacité de l’établissement. Même le retard mis dans la réalisation d’un nouveau lycée et ce en dépit que le projet date de belle lurette, a pourri un peu plus la situation.
« Il est indispensable de faire construire un nouveau lycée, et c’est aux responsables locaux d’accélérer les démarches pour sa construction, car nous sommes face à un sérieux problème qui risque de se répercuter négativement sur le rendement des élèves ainsi que sur les enseignants », nous dira un professeurt.
Dans les autres paliers, à savoir le primaire et le moyen, la situation laisse également à désirer. Ladite localité rurale fait face à plusieurs lacunes particulièrement d’ordre infrastructurel. Elle est mal lotie en matière d’établissements pour le moyen. L’on dénombre en tout quatre CEM pour toute la localité. Ces établissements souffrent ainsi de plusieurs manques. Le CEM se trouvant au village Aït Said est une ancienne caserne de l’armée française, transférée en CEM dans les années 80 afin de désengorger l’asphyxie qui s’exerçait alors sur le chef-lieu communal.
Les villageois avaient réclamé en vain la construction d’un nouveau CEM répondant aux normes de scolarisation. Cet établissement est dépourvu de cantine scolaire, les collégiens prennent des repas froids au niveau d’une échoppe située à quelques mètres de CEM. Ceux éprouvant le plus de difficultés sont les collégiens des autres villages car non seulement ils passent la journée le ventre vide, mais ils sont en outre confrontés au problème d’absence de transport scolaire.
Ils parcourent journellement et à longueur d’année plus de quinze kilomètres pour rejoindre l’établissement. « En hiver c’est la calvaire, nous parcourons cette distance sous la pluie », nous dira avec amertume un collégien habitant le village Azzouza. Pour les autres villages : Aït Ali, Ouled Boudoukhane, Imouthasse et Béni Tasses, qui ne sont pas dotés en CEM, les collégiens sont confrontés aux problèmes de restauration et à l’absence de ramassage scolaire. Le salut pour ces milliers de collégiens réside dans le transport public qui lui aussi fait grandement défaut en raison de l’état lamentable des routes. Les collégiens sont aussi confrontés au problème de l’absence de chauffage en hiver. La localité est connue pour son rude climat en hiver. Il y a deux ans de cela, un hameau situé sur les hauteurs de Lala Messâad a été isolé pendant plus de vingt jours par la neige, ceci pour démontrer que l’hiver est rude dans cette partie de Boumerdès. Même les écoles primaires sont loin d’offrir les meilleures conditions de scolarisation pour les enfants en raison du manque de plusieurs conditions.
L’équipement des classes laisse à désirer. Il date des années 80 et sa rénovation n’est pas pour demain. La plupart des écoles ne dispose pas de cantines scolaires, et l’on continue à servir des repas froids aux élèves. Par ailleurs, des écoles primaires ont été vidées en raison du phénomène de l’exode rural durant les années noires.
La politique de repeuplement, adoptée par les pouvoirs publics, peine à rétablir les villageois dans leurs terres. « Pour que les gens retournent à leurs terres, il faut que l’Etat mette en place tous les moyens nécessaires, car l’école seule ne peut résoudre le problème, il faut qu’elle soit accompagnée des autres infrastructures tels qu’un centre de soin, l’eau potable, etc. », explique un villageois.
En somme, beaucoup reste à faire dans cette localité afin de combler le manque et offrir les conditions de scolarisation appropriées aux potaches.