Les Blidéens, en famille ou par groupes de jeunes randonneurs, comme les amoureux de la nature, remontent en après-midi les massifs boisés de Chréa pour profiter d’une relative fraîcheur à l’ombre des cèdres et des châtaigniers.
La station climatique de Chréa, dans la wilaya de Blida, reste la destination préférée des familles blidéennes qui s’y rendent pour tenter de fuir la chaleur caniculaire qui sévit dans la "ville des roses". Culminant à environ 1500 m d’altitude, cette station offre aux visiteurs des paysages de toute beauté qui invitent au rêve, loin de la pollution et du vacarme de la ville. Les Blidéens, en famille ou par groupes de jeunes randonneurs, comme les amoureux de la nature, remontent en après-midi les massifs boisés de Chréa pour profiter d’une relative fraîcheur à l’ombre des cèdres et des châtaigniers. "Chaque été, je viens en famille passer des semaines à Chréa pour profiter de l’air vivifiant de la montagne et apprécier les beaux paysages qu’offre ce site", confie El-Hadj Tahar, un ancien moudjahid et habitué des lieux depuis les premières années de l’indépendance. Cet espace ne séduit pas uniquement les vacanciers et les "écolos" mais aussi les amateurs des produits agricoles du terroir comme les champignons, les fraises, la framboise, les cerises et autres figues qui mûrissent en pleine nature loin de tout produit chimique. Toutes ces richesses, ajoutées à la beauté du site, font de la station climatique de Chréa une destination particulièrement séduisante, et pour maintenir cette dynamique et perpétuer certaines traditions, de bons programmes publics de développement sont mis en oeuvre en vue de favoriser le retour des populations ayant fui leurs villages et hameaux durant les années de violence terroriste. Ainsi à la faveur de la paix et de la quiétude retrouvées, les hameaux de Chréa, Sidi-Moussa, Sidi Aissa, Taberent, Oued El-Merdja et Ghellai renaissent peu à peu à la vie. Parmi les projets de développement réalisées ou en voie de l’être, il y a la rénovation de la route reliant la station climatique de Chréa au chef lieu de wilaya, sur une distance de 18 km ainsi que la réhabilitation du téléphérique, à l’arrêt depuis plus de 15 ans. Ces programmes, qui s’ajoutent à ceux initiés dans le cadre du Projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI), sont susceptibles de donner une impulsion décisive à l’économie de montagne et au tourisme, qui demeurent les seules sources de revenus des populations de ces régions. - Pour sa part, la direction du parc national de Chréa a mis en úuvre un plan de protection et de préservation des richesses naturelles que recèle cette zone géographique en vue de leur exploitation au profit du développement et de la promotion du tourisme. L’histoire retiendra que la commune de Chréa tient son appellation de "Chaaria", la loi islamique. En effet, au début du 20e siècle, le lieu fut choisi par les habitants de la région pour régler leurs litiges ou débattre d’un projet, selon les règles de la Chariaa. Chréa fut découverte en 1901 par Marcel Granger qui était le premier président du ski-club algérien. Il y érigea la première construction, un chalet auberge pour les amateurs de sports de montagne qu’il nomma "Ski-club". Au cours de la même année, un premier hôtel fut construit, qui est l’actuel "hôtel des cèdres". C’est à partir de là que la station climatique de Chréa a commencé à se développer à la fois dans les domaines touristique et sportif. S’agissant des voies d’accès à la station, l’actuelle RN 37 n’existait pas à l’époque et ce n’est que vers 1915 que fut ouverte une piste à peine carrossable entre la ville de Blida et Chréa. Les années suivantes ont vu la construction d’autres refuges, notamment celui du "Pic Abdelkader", qui permettait aux amateurs des sports de montagne de faire une halte lors de leurs randonnées pédestres. Au fil des années, Chréa est devenue un pôle d’attraction de touristes algériens et étrangers, de curieux et d’amoureux de la nature qui venaient, en grand nombre, apprécier la beauté des lieux et savourer les délices et les bienfaits de dame nature. Il reste que sans perdre une once de son charme, la région a besoin aujourd’hui d’un petit (grand ?) coup de balai tant s’amoncellent les détritus laissés par certains des visiteurs dont le civisme n’est pas la première qualité, constate-t-on. APS