Le wali, accompagné des autorités civiles et amilitaires et de M. Delalou, président de la Fédération nationale des parents d’élèves, a présidé la cérémonie de recueillement devant la stèle commémorative.
Le cortège a assisté, au centre de formation de la Gendarmerie nationale, à une conférence sur le parcours militant du fondateur des SMA (Scouts musulmans algériens), suivie d’un documentaire sur l’histoire du scoutisme et ses différentes activités dans l’Algérie nouvelle. Mohamed Bouras est né à Miliana le 26 mai 1908. Il fait ses études primaires à l’école Maubouaguet, actuelle Larbi- Tebessi, et fréquente la médersa El-Falah, où il était sous l’influence de maîtres dont les idées nationalistes forgeront toute une génération pour la libération du pays. En 1926, Mohamed Bouras quitte sa ville natale et s’installe à Alger. Il fréquente le cercle El- Tarak, où se côtoyaient les fervents admirateurs de l’imam Ibn Badis, puis ensuite le cercle du Progrès. En 1935, il fonde le groupe El-Falah, premier groupe SMA à Alger. De 1936 à 1939, il se consacre inlassablement au scoutisme et parcourt tout le pays pour la mise sur pied d’autres groupes SMA. Le congrès qui se tiendra à El- Harrach, du 10 au 15 juillet 1939, aboutira à la première fédération des scouts musulmans algériens, dont le comité directeur sera constitué ainsi président : Mohamed Bouras ; vice-président : Amar Lagha ; secrétaire général : Mada Mohamed ; secrétaire adjoint : Tedjini Tahar ; trésorier général Roumane ; Trésorier adjoint Bouaziz Mokhtar ; conseillers techniques : Sadel El Foul et Boubrit Rabah. Après la débâcle de l’armée française en juin 1940, la majorité des nationalistes croient que l’heure de la liberté a sonné. Mohamed Bouras, qui en faisait partie, est convaincu qu’un soulèvement armé suffit pour libérer le pays. Il prend attache avec la commission d’armistice siégeant à Alger afin d’entrer en contact avec les Allemands pour obtenir des armes. Il est placé sous surveillance des services de renseignements français. Face à cette situation, il est contraint de démissionner de la présidence des SMA, le 16 mars 1941, pour éviter toute tracasserie à son organisation en cas d’arrestation. Le 8 mai 1945, il est arrêté par les services de contre-espionnage français près de l’hôtel Aletti (Safir aujourd’hui). Mohamed Bouras fut condamné à mort et exécuté le 27 mai 1941 à 5 heures 30 du matin sur le terrain militaire d’Hussein Dey. Selon, Monsieur Kaddache Mahfoud dans son livre Histoire du nationalisme algérien, Mohamed Bouras avait agi à titre individuel, pensant obtenir des armes pour les jeunes Algériens. Pour MM. Sadek El-Foul (décédé) qui avait succédé à la présidence des SMA et Boubrit Rabah, ses collaborateurs immédiats, Mohamed Bouras projetait de former une jeunesse scoute nationaliste qu’il fallait préparer à la lutte armée. A noter, à Miliana, le groupe Ibn Khaldoun se constituera dès 1930 avec les responsables suivants : commissaire local : Bouzar Hamdane ; chef de troupe : Dhalouk Smaïl ; chef de clan, Abdelwahab Hamed. A Khemis Miliana, Si M’hamed Bouguerra (devenu chef de la Wilaya IV) sera commissaire local en 1940 avec le groupe El Widad. Enfin, signalons pour l’histoire, que sur les 22 qui ont déclenché la révolte armée, 18 étaient affiliés dans les différents groupes SMA et que la chorale qui a chanté pour la première fois Kassamen en 1957 était composée de jeunes Scouts dirigés par le chanteur Abderrahmane Aziz, commissaire SMA de Blida.