La localité ne dispose d’aucune ressource, elle est dépourvue de structures économiques, notamment d’une zone d’activité. Beaucoup de citoyens à Timezrit imputent le déclin de leur localité au seul problème du foncier.
Sur les 32 communes que compte la wilaya de Boumerdès, Timezrit, située à l’extrême sud-est avec une population de 14 mille âmes, est l’une des localités les plus déshéritées. Ses habitants vivotent dans des conditions lamentables à cause du manque en infrastructures de base. En effet, ladite localité ne dispose d’aucune ressource, elle est dépourvue de structures économiques, notamment d’une zone d’activité. Par conséquence, elle survit grâce aux subventions de l’Etat. Seules sept écoles primaires et un CEM existent, dont la majorité ne disposent toujours pas de moyens de chauffage, et seule l’école primaire du chef-lieu et celle se trouvant à Afir Azazna sont dotées d’une cantine, ce qui pénalise durement les chérubins des autres écoles. Les différents comités de villages avaient auparavant soulevé vainement aux autorités locales ces carences dans lesquelles pataugent leurs enfants depuis des années. Les citoyens que nous avons pu rencontrer déplorent dans l’unanimité l’absence d’un lycée dans leur localité, ce qui oblige les élèves à se déplacer jusqu’aux Issers et Bordj Ménaïel. Concernant le volet infrastructures de santé, la localité enregistre une faible couverture sanitaire. Les citoyens trouvent d’énormes difficultés pour se soigner. «Notre commune dispose d’une seule salle de soins au chef-lieu qui ne répond plus aux besoins des habitants», nous dira Ahmed, un habitant du village Thâawint Thasmate. Selon des habitants, un projet de réalisation d’une polyclinique est inscrit par les services de l’APC. «Nous ne disposons même pas d’une maternité ; c’est désolant», s’indigne un chef de famille. Les habitants de Timezrit se déplacent jusqu’aux Issers, Bordj Ménaïel et même Thénia pour se faire soigner. C’est un véritable calvaire. Beaucoup de citoyens à Timezrit imputent le déclin de leur localité au seul problème du foncier qui, selon eux, constitue une entrave pour le développement. D’ailleurs, faute de foncier, les autorités locales avaient décidé l’implantation de locaux commerciaux destinés au profit de cette commune aux Issers. Et ce programme, tant attendu par les jeunes, n’a pas vu le jour jusqu’à présent. A cela s’ajoutent la léthargie et la monotonie dans lesquelles s’est plongée la localité en raison de l’absence d’infrastructures pour jeunes. Le seul refuge des jeunes reste les cafétérias qui poussent comme des champignons. «Nous sommes livrés à nous-mêmes, les autorités ne se soucient plus de nous, nous n’avons plus où aller, nous passons tout notre temps à chercher de petits boulots ou dans les cafétérias», nous dira Kaci, un villageois. En conséquence, des dizaines de jeunes s’adonnent à la consommation de drogues et sombrent dans le désarroi. En somme, il ne fait pas bon vivre à Timezrit. En terme de l’aide à l’habitat rural, la commune n’a bénéficié que d’un quota insignifiant ne dépassant pas les 250 aides. Une aide qui a été portée récemment à 500 aides dans le cadre du Plan de proximité et de développement rural intégré (PPDRI). En matière de logements, la commune n’a bénéficié que de 96 logements sociaux depuis plus de trois décades, un quota qui est loin de répondre aux besoins de la population. Dernièrement, et contre toute attente, Timezrit a connu un soulèvement populaire pendant trois jours, avant de voir les habitants descendre jusqu’au siège de la wilaya pour exprimer leur désarroi.