Les maladies à transmission hydrique (MTH) ainsi que les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) étaient, mercredi et jeudi derniers, au centre des débats du 3e séminaire régional sur "Le contrôle des eaux et des produits alimentaires" présidé par le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Ouahid Mohamed.
Lors de son intervention, ce dernier a mis l’accent sur les causes qui peuvent être à l’origine de ces maladies, dont le non-respect de la chaîne de froid dans la conservation des produits alimentaires à partir de leur conditionnement jusqu’à leur commercialisation, en passant par leur entreposage et leur transport. Selon M. Ouahid Mohamed, «pas moins de 38% des intoxications enregistrées en 2009 ont eu lieu essentiellement en milieu universitaire et surtout pendant la période estivale durant laquelle les jeunes universitaires se rabattent sur les plats froids et précuits, donc cela est dû particulièrement à des causes structurelles», tout en indiquant que les statistiques démontrent que la courbe de la morbidité due aux TIAC est une courbe ascendante (15.000 cas en 2009)
Par ailleurs, en ce qui concerne les MTH, l’intervenant rassure «qu’il y a une amélioration épidémiologique non négligeable au niveau national concernant ces maladies grâce aux efforts fournis par les pouvoirs publics en matière de contrôle de la qualité de l’eau potable ou encore celle destinée à la baignade». En effet, pendant toute la saison estivale, des contrôles quotidiens ont été faits au niveau des plages autorisées à la baignade. Par ailleurs, la réalisation, par l’Etat, de nombreuses infrastructures de récupération des eaux usées, en particulier les stations de traitement et d’épuration (STEP) qui ont mis fin au déversement des eaux ménagères à la mer, a participé dans la réduction remarquable des MTH, ajoutons à cela les textes de loi relatifs au contrôle et à l’utilisation du système de citernes, réglementés selon des normes précises pour alimenter les populations rurales.
Abordant la question relative au statut du personnel des laboratoires d’hygiène, l’intervenant a précisé que «l’appareil fonctionne jusqu’à présent grâce aux subventions des services déconcentrés du ministère de l’Intérieur» et «qu’il est grand temps de régler justement ce problème».
Enfin, M. Ouahid a insisté, d’une part, sur l’urgence d’élaborer un plan de contrôle sur l’activité commerciale qui permettra de lutter contre les commerces illicites et la vente de produits alimentaires exposées aux différents facteurs extérieurs tels l’air, la température, la lumière et l’humidité en vue de réduire les risques des TIAC et, d’autre part, sur le renforcement des infrastructures d’épuration et de traitement des eaux qui est d’une nécessité primordiale dans la lutte contre les MTH.
K. H.