Tout porte à croire que la rentrée 2009/2010 est loin d’être réussie. Pour cause, le mouvement de protestation déclenché par des étudiants suite à la décision de suppression de la mixité au niveau des cités universitaires, n’est que la partie visible de l’iceberg.

L’université M’hamed Bouguerra de Boumerdès (UMBB) accueillera, cette année, quelque 3.310 nouveaux étudiants inscrits (1.592 filles et 1.718 garçons) dans les diverses facultés qu’elle compte, selon des informations révélées par la première responsable de ladite université, Mme Kesri. La formule LMD introduite, il y a quelques années à l’université attire de plus en plus de nouveaux bacheliers, elle a enregistré 2.189 inscrits contre 1.121 dans le mode classique. Cet effectif est moins important cette année par rapport à l’année écoulée, où l’administration de l’université a enregistré 3.316 inscrits. Quant au nombre de l’effectif global, il est estimé à 23.742 étudiants. Pour la formation post graduation, l’UMBB s’apprête à accueillir 940 candidats dont 640 en magistère et 300 en doctorat. La rentrée universitaire officielle a été programmée dimanche dernier. D’autre part, l’université de Boumerdès a ouvert 8 domaines dans le palier licence du LMD, à l’image des mathématiques informatique (MI), sciences de la matière (SM) et sciences de la nature et de la vie (SNV). Pour le palier Master, cinq domaines ont été ouverts, notamment en mathématiques informatique, langue et littérature étrangères et sciences et technologies. Au plan de l’encadrement, l’établissement universitaire connaît un déficit flagrant en enseignants de langues étrangères, notamment l’anglais et le français, en raison du manque de postulants titulaires d’une formation en post graduation. L’effectif actuel du personnel enseignant permanent est de 1.023 dont 213 enseignants ont un niveau magistral. Pour combler le vide et le déficit qu’accuse l’université en matière d’encadrement, l’administration mise sur le recrutement de 153 enseignants, notamment des vacataires. Par ailleurs, l’UMBB vient de se doter de quatre nouveaux laboratoires de recherche qui seront financés à hauteur de 172 millions DA. Un centre national de recherche en nanotechnologie, qui coûtera la bagatelle de 300 millions DA, est prévu cette année pour cette université. Sur le plan des infrastructures, l’UMBB possède des blocs pédagogiques anciens (construits dans les années 60 et 70) dont la plupart nécessitent des travaux de réfection. Dans ce cadre, l’administration a, selon nos informations, bénéficié d’un budget de 80 millions DA pour la réhabilitation de facultés touchées essentiellement par le séisme de 2003, notamment la faculté des sciences (ex-INIM). Les sept résidences universitaires que compte Boumerdès se verront prochainement renforcées par deux autres cités à Corso et à Boudouaou. Un auditorium de 600 places est en cours de réalisation à Boudouaou, nous-a-t-on indiqué. Mais tout porte à croire que cette rentrée est loin d’être réussie. Et pour cause, le mouvement de protestation déclenché par des étudiants suite à la décision de suppression de la mixité au niveau des cités universitaires Ziani Lounès (ex-INIM) et ex-INH n’est que la partie visible de l’iceberg. Ce mouvement a déjà créé un climat tendu durant toute une semaine.