Les journées de Ramadhan se suivent et se ressemblent. Tôt le matin, les ménagères font leur marché pour ensuite passer aux fourneaux. A 19h, les rues se vident, rupture du jeûne oblige.
8 heures, la ville est encore endormie. Seuls les quatre bus qui assurent le transport urbain font la navette à travers les artères encore vides.
10 heures, le marché de la grande place s’anime, déjà on se bouscule devant les étals et il y a une grande file d’attente devant les bouchers et les marchands de volailles malgré les prix affichés, l’agneau à 800 DA le kg, la viande bovine à 500 DA le kg.
Pour les petites bourses, on se dirige vers les magasins qui offrent de la viande congelée à des prix abordables. Les petits vendeurs d’herbes aromatiques sont très sollicités et une petite botte de persil est cédée à 25 DA.
14 heures, c’est le tour des petits marchands de galettes de disposer leurs marchandises vers lesquelles s’empressent des gourmets à la recherche de la meilleure fournée. On y trouve plusieurs qualités de pain (metlou’, galette d’orge ou de semoule).
Des femmes et des jeunes filles assises en tailleur offrent aux passants du blé et de l’orge concassés et quelques spécialités de ce mois sacré: dioul ou pâtes feuilletées, frik, olives, confiture maison.
16 heures, c’est la ruée devant les magasins de zalabia qui est vendue à 160 DA le kg. Chez les Benidir, confiseurs de père en fils, on préfère de loin les fameux qalb ellouz. Certains patissiers ont recours à toutes sortes d’astuces pour écouler leur marchandise, tartes aux fruits exotiques, tartes à la crème, etc.
18 heures, la ville se vide petit à petit. Chacun se presse pour regagner son foyer. Les pauvres et les sans abris ont déjà rejoint le siège du Croissant-Rouge pour bénéficier d’un menu spécial. Des familles démunies attendent leur tour pour prendre leur repas chez eux. Quelques voitures défilent à vive allure, avant de disparaitre au fond du boulevard. Les magasins ont réalisé de très bonnes recettes et, tour à tour, baissent les rideaux.
21 heures, la ville s’anime à nouveau et les cafés sont pleins de clients qui préfèrent, par ces temps caniculaires, des boissons rafraichissantes. L’animation et les soirées artistiques sont inexistantes, selon les informations recueillies auprès de M. Zentou, membre de l’APC, directeur de la commission culturelle à l’occasion d’un point de presse, le programme des festivités avec la participation de groupes artistiques, d’associations culturelles, n’a pas été retenu par manque de budget. Au boulodrome, toutes les tables sont occupées par les mordus de la belote ou du rami. Les cyber reçoivent beaucoup de monde, surtout les jeunes à la recherche d’évasion. Dans les grands quartiers, des groupes se forment pour pratiquer le jeu très prisé de la «bague» chez Moha, le célèbre cafetier, on assiste jusqu’à une heure tardive de la nuit à plusieurs rencontres de football.
24 heures, les rues se vident et les rares magasins ouverts ferment. Des voitures traversent à toute allure la grande avenue.
2 heures du matin, la ville est plongé dans un profond silence dans certains quartiers, on entend le grincement des pétrins qui préparent la fournée du jour. Au loin, on entend, les chiens furieux aboyant pour faire fuir les sangliers qui déferlent à travers les champs.