Chabet El Ameur demeure parmi les localités les plus pauvres de la wilaya. Elle n’est toujours pas raccordé au réseau AEP. Pas de conduite pour l’eau potable, pas de réseau d’assainissement, elle reste en proie au sous-développement .
Située à 35 km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, la localité de Chabet El Ameur accuse un grand retard en matière de développement. Cette commune de 72 km2, qui compte plus de 32.000 habitants répartis sur une quinzaine de villages, patauge dans des problèmes d’un autre âge. Promue au statut de commune pendant la colonisation française, en 1958, et lors du découpage administratif de 1984, elle a été jointe à la wilaya de Boumerdès. Malgré ses fortes potentialités agricoles, elle demeure parmi les localités les plus pauvres de la wilaya. Décidemment, Chabet El Ameur fait face à un problème de taille, la rareté de l’eau potable qui l’affecte depuis des années. Le problème de ce liquide précieux se pose avec acuité notamment en été où beaucoup des villages souffrent le martyr. Sur ce point la commune est mal lotie et elle est alimentée par trois chaînes de distribution, souvent ne répondant pas aux exigences des citoyens. La chaîne d’alimentation qui souffre le plus est celle baptisée Naciria-Timezrit, qui provient de Kaf Lâagab près de Tadmait. Longue de plus de 50 km, cette chaîne est gérée par les services de l’ADE et alimente plus de 10 villages répartis sur les quatre communes de Naciria, Timezrit, Issers et Chabet El Ameur. La déstabilisation de la distribution de l’eau dans cette chaîne était la cause du mécontentement des populations concernées qui, souvent, recourent à la protesta. Le village Ait Ibrahim, situé au pied du mont Sidi Youcef de Chabet El Ameur, est un exemple édifiant, car il n’est toujours pas raccordé au réseau AEP. Pas de conduite pour l’eau potable, pas de réseau d’assainissement et le sous- développement gangrène toujours ce village. Par ailleurs, les terres agricoles sont sous-exploitées et les cultures maraîchères reculent de plus en plus. Les barrages d’eau sont menacés de disparition. D’ailleurs, sur les trois qui y existent, un a totalement disparu tandis qu’un autre, si les responsables locaux n’agissent pas, son sort est bien évidement la disparition. Le troisième est, le moins que l’on puisse dire, mal exploité. Par ailleurs, le problème de la crise de logement dans la commune n’a fait qu’accentuer la souffrance des citoyens, notamment ceux habitant les villages. Selon nos informations, un quota d’une cinquantaine de logements est réservé pour la localité, un nombre ne répondant nullement aux attentes des demandeurs. Dans le même volet, les quarante logements réceptionnés il y a plus d’une année sont toujours en attente de distribution. Ce programme a suscité et suscite encore moult questions parmi les populations notamment les plus défavorisées qui attendent d’être logés dans des habitations décentes. «Il a été prévu l’attribution de ces 40 logements en 2007 mais, deux ans après, ces logements sont toujours inoccupés», nous dira un demandeurs de logement. Ce fait est appuyé par la latente question du foncier qui fait défaut d’où, par conséquent, beaucoup de projets sont annulés. Il est à rappeler que les 64 logements construits à la fin des années 1990 sont toujours occupés par les squatteurs depuis 2001. Toutefois, il convient de signaler que le budget de la commune cette année ne dépasse pas les 40 milliards de centimes. Une somme jugée par le staff communal insuffisante pour le décollage de la localité. «Notre commune nécessite un nouveau plan Marshall pour faire face au sous développement qui la ronge depuis des années», nous dira un diplômé de la région.