Les jeunes Algérois se trouvent une occupation pour les soirées ramadhanesques. À Alger-Centre, El Biar, Bab El- Oued, Dély Ibrahim, Chéraga ou encore Hydra des tables sont installées pour des parties interminables de dominos. Dans les ruelles, les impasses à chaque coin, on les trouve partout spécialement sous les lampadaires pour profiter de cet éclairage public. Un jeune homme abordé à Hydra à la fin de sa longue partie nous dira : « Après la rupture du jeûne, on se retrouve ici sous ce poteau. On passe nos soirées ainsi presque chaque jour ». Et d’ajouter : « De toute manière notre table est installée pour les trente jours du Ramadhan. Les hommes du quartier qui n’ont rien à faire et qui veulent faire une partie viennent jouer à tour de rôle ». En réalité, ce jeu qui se retrouve dans tous les cafés d’Alger et qui était déjà populaire au temps de nos parents et grands-parents n’est pas près de disparaître. En effet, célibataires ou pères de famille, ensemble ils ont trouvé cette solution après que la plupart des cafés aient cessé de les accueillir. D’ailleurs quelques-uns de ces lieux prisés (cafés populaires) n’ont pas suffisamment d’espace, quant à d’autres ils refusent catégoriquement d’ouvrir leurs portes. Pourvu donc que l’électricité ne soit pas coupée dans ces lieux publics, car restant les seuls espaces hospitaliers. « Moi je préfère ne pas recevoir des passionnés de domino ou n’importe autre jeu dans mon café », a clairement dit un gérant de café. Il a même ajouté : « Si je les accepte je dois en assumer les conséquences en cas de bagarre ou de dispute. En plus, ils vont mobiliser une table au minimum pour toute la nuit en consommant un ou deux cafés seulement». La question qui se pose dans ce cas est est-ce que le gérant a le droit d’interdire ce genre de jeux pour des raisons de rentabilités ? Entre ceux qui préfèrent ne pas avoir affaire à des parties de dominos dans leurs cafés et ceux qui n’ont pas assez d’espace, ces jeunes hommes continuent leurs parties à la lumière des réverbères. Cela, dans un certain sens, les arrange puisqu’ils peuvent passer toute la nuit sans que personne ne leur demande de quitter les lieux.
Par : H.A.