Comme la fête de l’Aïd se rapproche à grands pas les familles aux faibles revenus n’ont d’autre choix que de s’orienter vers la friperie, cette nouvelle tendance.
« La vie est beaucoup plus chère qu’auparavant », nous déclare une habituée de ces boutiques. Les parents adoptent cette issue en dernier recours pour pouvoir faire plaisir à leurs enfants, leurs revenus ne leur permettant pas de leur offrir des vêtements neufs, bien plus onéreux. Ils se contentent donc de vêtements de « pâla » comme désignés communément. Ce qu’il faut dire c’est qu’on peut y trouver des articles de marque avec juste de menus défauts presque invisibles. Salima, une jeune maman, cette année, a opté pour la fripe pour habiller ses trois enfants : deux fillettes et un garçonnet. Elle explique son choix :
« Les articles pour enfants sont beaucoup trop chers. Une toute petite robe est cédée à 1.200 DA minimum. Alors que je peux, pour cette même somme, avoir trois tenues pour mes filles ». Un avis généralement soutenu par les habitués de la friperie. « Ramadhan nécessite beaucoup de dépenses, sans parler de l’Aïd . Les gâteaux nous reviennent très chers. Je ne peux me permettre d’acheter, en plus, des tenues complètes pour chacun de mes enfants », nous avoue une mère de famille abordée sur les mêmes lieux. Ces mamans étaient loin d’être seules dans ce magasin à être en quête de la bonne affaire, on pouvait y dénombrer une bonne dizaine de femmes et jeunes filles accompagnées de petits enfants. Visiblement, le marche de la fripe tient le haut du pavé. Les vendeurs, quant à eux, se disent contents avouant travailler avec une clientèle fidélisée. « A chaque arrivage, notre magasin est archi comble de monde », nous disent-ils. Ils sont nombreux à avoir choisi ce créneau porteur. Parmi eux, Mohamed, un exemple de réussite en la matière. Il tient avec un ami d’enfance, un magasin de friperie depuis déjà 5 ans. «Les affaires marchent bien » nous avoue-t-il sans détours. Il est ravi et un peu surpris de voir son petit commerce prendre de telles proportions. « Je ne pensais pas que ce commerce allait me rapporter de pareils bénéfices », nous avoue-t-il. Et d’ajouter : « Je ne pense pas à changer d’activité. Hamdoullah je gagne bien ma vie». Les stocks écoulés proviennent des Etats-Unies ou de l’Union européenne. Une grande partie est de provenance française, italienne ou espagnole. On peut même trouver des articles neufs portant encore leurs étiquettes d’origine. Le stock est soigneusement désinfecté avant d’être envoyé vers l’Algérie. Les articles sont également soumis à un produit antimoisissures. Ainsi, on nous affirme qu’il est loisible d’acquérir et porter ces articles sans crainte d’attraper une quelconque maladie. « On a des certificats des services d’hygiène et médicaux concernant la conformité de ces produits », nous déclare un vendeur de fripes. Ce certificat de conformité est délivré, ici même en Algérie, par des médecins avant que le stock ne soit mis en vente. Une mesure prise par les autorités pour éviter d’éventuels problèmes de santé.
Les magasins de « frip » poussent comme des champignons. La baisse du pouvoir d’achat a poussé la société à opter pour ce dernier recours. Pour l’autre partie en l’occurence les commerçants, c’est un commerce qui rapporte gros, et de ce fait chacun y trouve son compte.