Tenter de prendre un taxi à El Biar, et ce quelle que soit l’heure de la journée ou encore la direction vers laquelle vous vous rendez, s’apparente à un véritable parcours du combattant qui nécessite la mise en œuvre de toutes vos capacités aussi bien physiques que mentales. En effet il faut avoir une énergie à toutes épreuves pour se lancer dans cette «aventure» non sans danger. On déplore une absence totale d’organisation sur les lieux servant de station (une étroite ruelle) et où la loi du plus fort régne en maître absolu. Les taxis collectifs desservant la place du 1er-Mai et la place Audin sont pris d’assaut avant même que les clients arrivant eux à El Biar ne soient descendus. Les chauffeurs impassibles et surtout dépassés assistent, très souvent, impuissants à des bagarres rangées entre quatre ou cinq clients se disputant la banquette arrière avant d’arriver à expulser les plus faibles qui resteront ainsi et, à leur corps défendant, sur le carreau. Pour toutes les autres destinations il faut carrément se poster sur la chaussée et tenter d’amadouer les chauffeurs de taxi lesquels, le plus souvent, (chat échaudé craint l’eau froide) ne se donnent même pas la peine de jeter un coup d’œil aux infortunés gesticulant sur la voie publique. Il faut dire que le «taxieur» téméraire qui prendra le risque de s’arrêter verra aussitôt se presser à sa vitre, comme dans une scène surréaliste, des dizaines de visages suppliants et une cacophonie sans nom égrenant les multiples destinations des malheureux, la seule issue restant bien sûr la fuite, le chauffeur de taxi se hâtera d’appuyer sur son champignon. Toutes les personnes contraintes de prendre le taxi à partir d’El Biar sont unanimes pour dire qu’elles sont usées et fatiguées par leur «bataille» quotidienne en quête d’un taxi, cela sans parler de la soupe à la grimaces à laquelle elles ont droit en arrivant régulièrement en retard sur leurs lieux de travail. Ce qui est le plus navrant, c’est que tout le monde reste persuadé qu’il est loin de s’agir là d’une situation ingérable puisqu’une simple organisation suffirait à mettre fin au calvaire des malheureux usagers. L’aménagement d’une station est indispensable, une station où chacun devra respecter son tour et les... autres et non un simple virage devenu un vrai champ de bataille sur lequel les plus faibles partent perdants d’avance.