La rue Ferhat-Boussaad (ex-Meissonier), située au niveau de la commune de Sidi M’hamed a connu durant pratiquement une semaine un retour en force du commerce informel. Des étals de fortune étaient en effet installés tout le long de cette rue passante pénalisant de ce fait les riverains.
L’informel a eu le dessus, durant quelques jours en revenant en force au niveau de la rue Ferhat-Boussaad (ex-Meissonnier) dans la commune de Sidi M’hamed. En effet, tous les efforts fournis par les autorités pour l’éradication de ce phénomène avaient donné l’impression d’s être partis en fumée du moins durant ces quelques derniers jours. Tout au long de ladite rue plusieurs étals de fortune étaient dressés de chaque côté. Les jeunes chômeurs s’étaient réappropriés cette rue, leur ancien fief, pour en faire de nouveau un petit souk. Ce phénomène et son importante propagation ont pour principale cause le chômage : bête noire des jeunes Algériens. Avec un niveau d’instruction moyen et sans qualifications professionnelles pour la plupart, ils sont rarement acceptés dans des entreprises privées ou publiques. Leur seule issue reste donc ces ventes à la sauvette qui semblaient être «tolérées» par les autorités communales. «Le champ est de nouveau libre», nous dira Zoubir. Ce chômeur de 31 ans propose à la vente des articles pour femmes. Il nous explique que du boulot ! Il en a cherché et il en cherche toujours, mais les réponse reçues à ses nombreuses demandes, nous explique-t-il, sont toujours négatives. Mais pour l’instant, son petit commerce arrive à le faire vivre. Comme lui, il en existe beaucoup. Et tous affichaient leurs soulagement et bonheur d’avoir pu reprendre leur activité certes illégale mais vitale pour eux. Lamine, un autre marchand abordé sur les lieux la semaine dernière nous avoue spontanément : «J’ai passé des jours sans rien faire et cela m’a totalement démoralisé. Le travail m’a beaucoup manqué». Il est à noter que cet espace informel avait été interdit au commerce informel durant de longues semaines. Rappelons que les autorités communales avaient affiché leur intention claire et déterminée à éradiquer ces activités illicites avant de faire marche arrière face à la grogne des jeunes chômeurs. Ainsi les passants et les riverains avaient poussé un ouf de soulagement en retrouvant leur espace -pas pour longtemps- puisque l’informel a très vite repris ses «droits». Les émeutes du 5 janvier dernier ont changé la donne et ont forcé les autorités communales à aborder ce phénomène d’une façon plus souple. Cela a mené immanquablement au retour en force de l’informel. Les jeunes vendeurs à la sauvette affirmaient qu’ils étaient heureux et soulagés du fait que l’État ait enfin pris conscience de leurs problèmes et tolère, pour l’instant, leurs petits étals illicites leur permettant ainsi de vivre dignement. «On profite de ces bonnes dispositions pour gagner notre vie tant que c’est encore possible », nous ont dit la plupart des commerçants approchés par nos soins la semaine dernière. Selon eux, il n’est aucunement question de laisser passer cette opportunité. «La vie est chère et tout le monde est conscient qu’il est carrément impossible de faire face à l’érosion du pouvoir d’achat. Que dire donc si l’on est de surcroît chômeur », déplorent-ils. En attendant qu’ils soient pris en charge pour une régularisation de leurs commerces ou pour des contrats de travail décents, ces jeunes comptent bien rester en place divisant ainsi, sur leur présence, les riverains. Il faut dire qu’il y a ceux qui se réjouissent de retrouver ces articles bon marché à la portée de leurs bourses et les autres qui regrettent la quiétude redécouverte lors d’une parenthèse trop brève. Il reste à espèrer que les autorités communales trouveront une solution qui puisse satisfaire les deux parties. Aux dernières nouvelles, soit hier, les forces de l’ordre ont tranché sur ce litige puisqu’ils ont forcé -encore une fois- les jeunes commerçants à vider les lieux... cela en attendant le prochain acte.
H. A.