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Oued Smar, bidonville Ali-Khodja
Une misère décuplée par l’arrivée des pluies
27 Novembre 2010

Les sites de bidonvilles partagent entre eux les mêmes conditions de vie inhumaines. Un quotidien de misère qu’ils partagent avec les rats et autres insectes nuisibles. Les mots se révèlent impuissants à décrire la souffrance de ces pauvres hères leur misère dépassant toute imagination...

Les résidants des bidonvilles de la capitale appréhendent fortement les pluies automnales. De fait ces précipitations sont synonyme pour eux d’infiltrations et fuites dans leurs taudis, mares boueuses, débordement des égouts, mais surtout les dangereuses crues des oueds auprès desquels sont édifiés, très souvent, ces bidonvilles. C’est le cas du gigantesque bidonville de Oued Smar, qui abrite plus de 14.000 habitants. Sur les 600 sites existant à travers la capitale, celui de Oued Smar est considéré comme étant le plus grand. L’ensemble des bidonvilles érigés tout le long de oued Smar n’ont, jusqu’à aujourd’hui, pas encore été touché par l’opération d’éradication. Selon une récente enquête, menée par les services de la wilaya d’Alger en collaboration avec les services de sécurité et les communes, 45 mille familles vivraient sur les 600 sites de bidonvilles. Celui de oued Smar, abrite plus de huit sites parmi lesquels celui de Ali-Khodja, ou encore celui dit Ramil, tous ces sites partagent les mêmes conditions de vie inhumaines. Un quotidien qu’ils partagent avec les rats et les moustiques. Les mots sont impuissants à décrire la souffrance de ces pauvres hères puisque leur misère dépasse toute imagination. « Nous attendons depuis de nombreuses années une décision de relogement, nous avons repris confiance depuis le relogement des habitants de quelques bidonvilles. Mais au fil des mois nos espoirs s’amenuisent », nous dira un habitant du bidonville Ali-Khodja. Cette désillusion vient du fait qu’aucun des sites de Oued Smar n’a été, jusque-là, touché par les opérations de relogement, nous expliqe-t-on. Les habitants cultivaient l’espoir de na pas passer un autre hiver dans des conditions aussi lamentables, mais espoir vain. Chaque goutte de pluie représente une vraie menace pour eux. « Les intempéries de ces derniers mois ont détruits plusieurs de nos baraques. Deux personne ont même été emportées par les eaux de l’oued », nous dit d’une voix coléreuse un père de famille qui voit chaque jour la vie de sa famille menacée. Aujourd’hui les habitants de ce site sur lequel sont concentrées toutes les misères, menacent de recourir aux actions de rue pour faire entendre leurs voix. Ils dénoncent en outre les promesses, non tenues, des responsables locaux qui se sont succédé à la tête de l’APC. Il est utile de rappeler que la période 2005-2010 a vu l’éradication de pas moins de 81 sites d’habitat précaire à travers la capitale. il est à rappeler aussi que la wilaya d’Alger a mis en place, pour l’année en cours, un programme visant le relogement de 12 mille familles. Ce plan de relogement a été élaboré de manière à prendre en compte les impératifs de développement de la capitale, avec un intérêt particulier pour les bidonvilles situés au cœur de l’«hyper centre» d’Alger, ce qui justifie la concentration des opérations de relogement au centre tout en ignorant, pour l’heure, les autres localités à l’instar de Oued Smar. Ce programme de relogement s’articule, rappelons-le encore, sur plusieurs axes comprenant le « Traitement des cités populaires », « La prise en charge en charge des familles habitant les immeubles menaçant ruine », « L’éradication progressive des bidonvilles situés à l’hyper centre de la capitale », « Le relogement définitif des familles habitant les 25 sites de chalets dans la capitale», « Le relogement des familles résidant dans des immeubles menaçant ruine dans le périmètre de la sauvegarde de La Casbah » et « Le relogement des familles habitant les cimetières ». Ainsi les habitants des bidonvilles de Oued Smar n’ont pas d’autre choix que de prendre leur mal en patience en attendant leur relogement dans des appartements décents pour recouvrer leur dignité.

Par : CHAFIKA KAHLAL

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