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Fournitures scolaires
Les étals informels privilégiés par les parents
15 Septembre 2010

Les prix des fournitures scolaires sur les étals informels, comparativement à ceux pratiqués au niveau des librairies et papeteries, affichent d’importantes marges. À titre d’exemple le cahier 96 pages est cédé à 45 DA dans les boutiques, alors qu’il oscille entre 35 et 40 DA sur ces étals.

Tout de suite après la lourde facture du mois de ramadhan et les dépenses non moins importantes de l’Aïd, les chefs de famille sont confrontés à un nouvel adversaire, en l’occurence les longues listes des fournitures scolaires et autres manuels. Les parents, face à un pouvoir d’achat de plus en plus érodé, tentent de trouver la solution idoine pour pouvoir répondre à la demande de leurs enfants, essayent maintes astuces leur permettant d’économiser quelques sous. D’autant qu’il va falloir penser dès à présent au mouton de l’Aïd.

Les étals informels à la rescousse
Des jeunes, généralement sans emplois, se reconvertissent, pour l’occasion en vendeurs d’articles scolaires cédés à des prix défiant toute concurrence. Bab El-Oued, Belouizdad, Kouba, El Biar... tous les quartiers de la capitale accueuillent ces étals salvateurs pour les familles. Même les cartables et autres sacs à dos y sont cédés à des prix très abordables. Les parents d’élèves n’hésitent plus, nécéssité faisant loi, à se diriger vers ces commerces informels qui, selon eux leur permettent d’acquérir les fournitures scolaires à des prix concurrentiels. «Croyez-moi, vous ne trouverez pas de prix plus bas ailleurs» nous dira un père de famille ayant quatre enfants scolarisés, fort de son expérience après avoir écumé plusieurs papeteries du quartier.

La loi de l’offre et de la demande
«Ils (les vendeurs informels) sont des zawalyas, certes des commerçants, mais sûrement pas des profiteurs», lance naïvement un acheteur avant d’ajouter « ces jeunes sont très dynamique, ils répondent à nos demandes rapidement ». Pour leur part, ces jeunes vendeurs informels se disent prêts à répondre aux attentes de leur nombreuse clientèle. « Les gens qui viennent effectuer leurs achats chez nous nous font confiance, de ce fait on fait tout pour les mettre en confiance et répondre à leurs attentes », explique un jeune marchand informel. « Ce n’est pas de notre faute si les gens préfèrent nos étals aux boutiques » nous dit-on. D’autres raisons, a-t-on enregistré, incitent les gens à faire leurs achats auprès de ces commerçants. « Nous nous contentons d’une petite marge bénéficiaire, mais nous nous rattrapons sur la quantité », expliquent ces jeunes commerçants, qui ont parfaitement compris la loi de l’offre et de la demande.

Les papeteries boudées par les parents
Les prix des fournitures scolaires sur ces étals, comparativement à ceux pratiqués au niveau des libraires et papeteries affichent d’importantes différences. Le cahier de 96 pages coûte 45DA dans les boutiques, alors qu’il oscille entre 35 et 40 DA chez ces marchands informels. Pour les tabliers d’importation, à titre d’exemple, le prix est jusqu’à 700 DA dans les magasins et ne dépasse pas les 500DA au commerce informel. Un sexagénaire, buraliste à Alger, depuis plusieurs années nous explique : « Le loyer du local, les impôts et différentes charges doivent être étudiés avant d’afficher les prix de mes produits » et d’ajouter « ces marchands informels n’ont pas de frais, ils achètent auprès des grossistes et revendent directement aux client  ».

Les grossistes mis sur la sellette
Plusieurs gérants de papeteries déplorent le fait que ces commerçants info en toute facilité auprès des grossistes. « Les grossistes ne devraient pas vendre leurs produits à ces personnes qui ne détiennent pas de registre de commerce » nous dit-on. Un grossiste en fournitures scolaires, qui a tenu à garder l’anonymat, nous dira à ce propos sur son activité, « quand un client présente une copie du registre de commerce je ne vais quand même pas faire une enquête à son sujet avant de le servir ». «Il se peut que la marchandise, proposée sur ces étals, ait été volée au niveau du port. Ce n’est pas forcément auprès de nous qu’ils l’ont eue » renchérit l’employé de notre interlocuteur. Face à cette polémique et à toutes les questions soulevées par l’invasion de ces fournitures scolaires sur les étals informels, les parents, eux ne se posent pas trop de questions, et s’estimer plus ou moins heureux de trouver cette issue de secours pour permettre à leurs enfants de ne pas faire grise mine.

Par : Ahmed Bouaraba

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