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Transport informel
Quand nécessité fait loi...
14 Septembre 2010

Ces transporteurs informels, qui risquent gros en exerçant cette activité interdite par la législation, arpentent discrètement le centre-ville à la recherche des clients.

Le recours aux taxis clandestins, est devenu, a-t-on constaté, un phénomène en plein développement. Maintes raisons incitent les Algérois à se rabattre sur ce moyen de transport informel, entre autres la rareté des taxis compteurs. Ainsi plusieurs facteurs peuvent expliquer le développement du transport informel.
« Ils (clandestins) nous laissent la liberté de choisir notre destination », témoigne un citoyen. En effet les taxis algérois se distinguent de leurs collègues des autres villes par le choix de leurs directions, autrement dit, c’est le taxi qui décide où aller. La facture du déplacement n’est pas en reste. «Prendre un taxi de nos jours est réservé aux personnes aisées » nous explique un citoyen, lequel ajoute : « Quand je prends un taxi clandestin, je sais au moins combien je dois payer ». D’autres raisons sont également mis en évidence. Un sexagénaire nous dira à ce propos : «En termes de disponibilité, ce n’est sûrement pas un problème ». Ces transporteurs informels, qui risquent gros en exerçant cette activité interdite par la législation, arpentent discrètement le centre-ville à la recherche des clients. « On risque la fourrière si on nous attrape, mais la vie est chère et mon salaire ne couvre pas tous mes besoins », nous avoue un père de famille exerçant cette activité parallèlement à sa fonction d’électricien. On retrouve parmi ces taxis clandestions, quelques voitures haut de gamme. Ami Hocine, comme on l’appelle à Mohamed -Belouizdad, est retraité. Pour lui, cette activité est un passe temps avant d’être un gagne-pain, « je passe mes journée à transporter les gens, ce qui me permet d’oublier que je suis retraité » nous dit-il. « Par conséquent, je suis libre d’aller vers toutes les destinations et disponible à toute heure », déclare-t-il avec un grand sourire. A Chevalley, les clandestins sont disponibles pratiquement durant toute la nuit et très tôt le matin, a-t-on pu constater. Il est à noter que plusieurs de ces clandestins aimeraient bien excercer la profession de chauffeur de taxi réglementairement. Bilal, clandestin nous dit : « Je voudrais bien pouvoir travailler sans stress et sans fuir les agents de l’ordre public, mais je ne peux pas avoir d’autorisation vu que mon véhicule n’est pas conforme aux règles fixées » a-t-il expliqué.
Les chauffeurs de taxi eux par contre sont loin d’être satisfaits de la situation, « j’ai des impôts à payer et mes clients sont assurés, les autorités devraient interdire ces intrus », nous dira un chauffeur de taxi. « Ils (clandestins) sont généralement salariés, c’est pour ça qu’ils peuvent se permettre de transporter les clients à prix bas » rencherit l’un de ses collègues.
Face à cette situation, les autorités compétentes sont tenues de jouer leur rôle de régulateur, afin de protéger les chauffeurs de taxi qui s’acquittent de leurs impôts rubis sur l’ongle, et assurer ainsi la sécurité du citoyen, et garantir à ce dernier le transport qui, faut-il le rappeler, est la pièce maîtresse de tout développement.

Par : Ahmed Bouaraba

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