Absence d’eau et de réseau d’assainissement, coupures récurrentes d’électricité, ce qui augmente la colère des occupants de ces nouveaux locaux, c’est le fait qu’ils soient contraints de ramener de l’eau de l’extérieur, de plus il n’y a aucun endroit où pouvoir jeter l’eau sale après usage.
Grande a été la déception des locataires du nouveau marché des viandes d’El-Harrach dans la commune d’El-Harrach. Ce marché a pourtant été réalisé dans l’objectif de dédommager les ex-locataires des locaux commerciaux de l’ancien marché démoli pour les besoins de la réalisation du projet de ligne de métro devant relier Haï El Badr à El-Harrach sur une distance de 3,2 kilomètres. Ce nouveau marché a ouvert récemment ses portes, pour pouvoir répondre aux besoins des citoyens de la commune, mais aussi de plusieurs autres localités avoisinantes, notamment en ce mois sacré de Ramadhan et ce après la finalisation des travaux et sa réception par les autorités locales d’El-Harrach.
Absence de commodités, d’électricité et d’eau courante
Le marché qui devait être, un véritable chef d’œuvre, selon les responsables locaux et ceux de la société Métro d’Alger qui l’ont fait réaliser dans un délai défiant toute concurrence, devait être doté des commodités les plus sophistiquées répondant aux normes internationales, ce qui n’est pas du tout le cas. Les bouchers n’arrivent d’ailleurs pas à exercer leur profession dans ce qu’ils qualifient «de conditions médiocres». « Nous n’avons pas la moindre commodité dans ces locaux qui ressemblent plus à des trous à rats sans aération ni lumière», nous dira l’un des commerçants. «Nous vendons de la viande qui est censée être stockée dans un endroit frais, mais en l’absence de la moindre fenêtre au niveau des locaux de ce marché, notre materièl s’est détérioré très vite et notre commerce est en danger parce que nous perdons braucoup plus que nous gagnons », nous affirme un autre boucher. Il faut dire que ce marché qui contient plus de cinquante locaux a vu, à ce jour, l’ouverture d’une dizaine de commerces seulement tandis que les autres ont préféré garder leurs locaux fermés puisque ces derniers ne sont pas dotés des conditions de travail requises. Absence d’eau, coupures récurrentes d’électricité et absence quasi-totale d’un réseau d’assainissement et de conduites d’eaux usées, ce qui augmente la colère des occupants de ces locaux qui sont contraints de ramener de l’eau de l’extérieur utilisée pour le nettoyage, de plus il n’y a nul endroit où pouvoir jeter l’eau sale.
Importantes pertes financières enregistrées par les bouchers
Il faut rappeler que la démolition de l’ancien marché des viandes, a engendré de graves pertes financières pour les dizaines de bouchers installés sur les lieux depuis de très longues années et qui ont été contraints de cesser leur activité pendant plus d’une année. Ces derniers s’étaient réjouit en apprenant la nouvelle de leur transfert vers un marché flambant neuf et portant l’espoir d’un commerce mieux organisé et moderne comme une façon de les dédommager, mais des dizaines de bouchers sont aujourd’hui encore sans travail et n’ont pas ouvert leurs commerces. Il faut noter que les commerçants ont procédé, avec leur propres moyens à ouvrir des fenêtres dans leurs locaux pour assurer un minimum d’aération à leurs commerces.
L’apc affirme ne pas être concernée
Il est à noter que les responsables de la commune d’El-Harrach qui ont, dans un passé récent, pris des précautions draconniennes pour ne laisser aucune chance aux indus bénéficiaires de s’infiltrer dans la liste en installant une commission d’études des dossiers en collaboration avec les représentants des commerçants, disent aujourd’hui que le problème ne les concerne pas, attendu que c’est la société Métro d’Alger qui a pris en charge la réalisation au moment où la commune d’El Harrach, s’est contenté de «sacrifier son service technique en le déplaçant vers le siège de la commune pour justement libérer un terrain pour la réalisation de ce marché, après une vaste polémique menée autour du choix du terrain, vu le manque flagrant du foncier dans la commune». Les responsables de Métro d’Alger de leur côté renvoient la balle dans le camp de l’APC et les seules victimes, sont aujourd’hui ces dizaines de commerçants qui supportent la précarité de l’endroit pour fuir le chômage subi pendant plus d’un an. En fait ce marché, qui était censé mettre fin aux multiples problèmes de la commercialisation illicite des viandes à travers la région, n’a malheureusement fait qu’ouvrir les portes à une nouvelle anarchie exposant de ce fait la santé des consommateurs à des risques certains, en l’absence de toute hygiène.