Sur le site de Herraoua des dizaines de familles végètent sans électricité ni gaz et les espaces communs sont toujours à l’état de chantier, cela sans parler des innombrables malfaçons. Le seul service qui fonctionne tel un métronome est bien celui de la perception des factures qui arrivent régulièrement dans les boîtes aux lettres des locataires tenus de débourser pour des prestations inexistantes.
Le rêve de milliers de familles de pouvoir enfin occuper l‘un des inestimables logemens AADL, semble tarder à se concrétiser. En effet chaque jour que Dieu fait des centaines de citoyens manifestent devant le siège de la direction général de l‘Agence nationale de l‘amélioration et du développement du logement (AADL) laquelle au moment de son lancement en août 2001 avait apporté un espoir nouveau aux mal logés, aux futurs couples, à ceux qui louent à des prix prohibitifs, bref à des milliers de personnes en quête d‘un toit. Mais voila que dix ans plus tard, l‘espoir se réduit comme peau de chagrin, attendu que la majorité des projets lancés à travers la capitale n‘en finissent pas, beaucoup de personnes affirment que l‘expérience AADL a vécu et montre toutes ses limites. Le projet des 580 logements à Badjarrah, arrêté depuis des années maintenant, est bien illustratif de cette situation. Les bénéficiaires ont fini par perdre tout espoir, vu que le chantier est très loin d‘être fini, à l‘heure actuelle uniquement six immeubles sont "presque finis" alors que pour le reste hormis les piliers rien ne se profile à l‘horizon. Les bénéficiaires ont frappé en vain à toutes les portes pour tenter d‘avoir des réponses et comprendre ce qui retarde ainsi ce chantier. Après des centaines de réclamations et de rassemblements devant la direction de l‘AADL, les familles désabusées n‘y croient plus aujourd‘hui. «Nous en avons marre d‘attendre sans vraiment connaitre l‘issue de cette situation. Les responsables de l‘AADL ne nous reçoivent même pas au moins pour nous donner des explications et tenter d‘apaiser nos craintes», nous dira l‘un des bénéficiaires. «Depuis que nous avons été convié à verser la première quote-part, c‘est le silence total et tout laisse croire que nous sommes oubliés», nous dira un autre. «Depuis 2004, année où l‘AADL avait procédé à la délivrance de 2.073 logements, tout semble à présent désordonné, la gestion n‘est plus la même», nous dira un responsable au sein de l‘APC de Badjarrah. «C‘est comme ça que ça se passe malheureusement à chaque fois qu‘on lance une nouvelle formule, les premiers temps cela se passe en général bien, mais quelques temps après, rien ne va plus», déplore un quadragénaire. Il est vrai que le projet a perdu sa vitesse de croisière, aujourd‘hui même les projets livrés ne sont pas finis, à l‘instar de celui de Herraoua, où les familles habitent sans électricité ni gaz et où les espaces communs sont encore à l‘état de chantier, cela sans parler des innombrables malfaçons. La seule chose qui fonctionne pour l‘heure ce sont les factures qui arrivent régulièrement aux locataires qui doivent débourser pour des services inexistants. Certainement pressé par la tutelle les travaux de voierie et des réseaux divers (VRD), ainsi que l‘aménagement extérieur des sites ont été entièrement négligés, mais les habitants de ces sites sont plus heureux dans leur malheur par rapport à ceux dont les chantiers sont totalement à l‘arrêt. «Aujourd‘hui, après dix années d‘attente on nous renvoie vers la CNEP avec laquelle nous n‘avons aucun accord», se plaint une dame. «Qui peut, aujourd‘hui, nous assurer que la CNEP-Banque va nous assurer des logements ? Cette banque n‘a pas pour vocation de faire du social, elle a ses propres clients qu‘elle doit contenter», nous dira une autre personne donnant l‘air d‘être totalement désabusée. Du côté de l‘AADL, nous n‘avons pas pu avoir la version des responsables "occupés".