"Il ne faut surtout pas passer sous les balcons algérois", c’est la recommandation express faite par les citoyens. En effet ces derniers estiment que disputer la chaussée aux voitures est moins meurtrier que de recevoir des pans de balcons sur le crâne.
Un homme, âgé de 38 ans, a trouvé la mort, avant-hier, en plein centre d’Alger. L’homme qui passait sur le trottoir ne pensait pas avoir rendez-vous avec son destin au moment où il a reçu un pan de béton qui s’était détaché d’un balcon situé au dernier étage d’un immeuble de la rue Hassiba Ben-Bouali. L’accident s’est déroulé aux alentours de midi. Les éléments de la Protection civile sont intervenus pour le transporter vers les urgences de l’hôpital Mustapha-Pacha. Mais il était déjà trop tard pour lui et les services hospitaliers n’ont rien pu faire d’autre que de constater le décès de la malheureuse victime. Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités et les circonstances de cet énième drame. Samir, un jeune de 19 ans, rencontré sur les lieux de la tragédie, ne cachera pas son angoisse en nous affirmant : «Sincèrement j’ai très peur de marcher sous les balcons. Après ce que je viens de voir, je ne me sens plus en sécurité sur les trottoirs de la capitale. Pratiquement tous les immeubles tombent en ruine, au passage sur les piétons». Une autre personne, présente, dira quant à elle : «Avant on faisait gaffe à ne pas recevoir de pot de fleurs ou autres liquides douteux sur la tête. Mais à présent, avec ce qui vient de se passer, on doit faire attention aux blocs de béton. On ne peut quand même pas marcher sur la chaussée». Cet accident n’est pas d’ailleurs le premier du genre. Trois semaines auparavant, un accident similaire s’est produit à Alger- centre, plus précisément à la rue Mustapha-Ferroukhy. Un homme âgé d’une trentaine d’années s’est effondré après avoir reçu le pan d’un balcon, heureusement pour lui, au niveau de l’épaule. Le miraculé a été transporté vers les urgences de l’hôpital Mustapha-Pacha où il a reçu les premiers soins pour la déchirure musculaire diagnostiquée. Ce qu’il faut signaler, c’est que ce monsieur juste avant de recevoir le bloc de béton venait juste de mettre en garde son compagnon contre le danger représenté par ces immeubles. En effet ces immeubles, pour la plupart, ont atteint un tel degré dégradation et précarité que le moindre souffle de vent, un peu fort, risque de les faire s’effondrer. Les chantiers, ouverts un peu partout, ne sont pas fait pour arranger les choses et les fragilisent un peu plus chaque jour. Kaci, un citoyen témoigne : «Il y a environ une année et demi, je passais par la rue Ali-Boumedjel. En une fraction de seconde, et je n’ai rien vu venir, un fragment de béton assez volumineux est tombé juste devant moi. Je l’ai ainsi échappé belle». Par absence ou mauvais entretien, ces belles constructions risquent de disparaître et faire disparaître, au passages, qualques inoccentes victimes. quelques personnes par malheur qui seront là au mauvais moment… Datant de la période coloniale, ces immeubles nécessitent un entretien régulier et surtout approprié et non de simples ravalement de façades à chaque occasion. Aujourd’hui c’est devenu une question de survie puisque nos immeubles en plus de s’effondrer sur leurs occupants tuent même les passants.