Écrire sur les toilettes publiques a priori cela n’a rien d’élégant, mais comment ignorer des cages d’escaliers, retrouvées au petit matin noyées d’urine, des espaces publics nauséabonds... Les WC sont aussi importants que n’importe quel aménagement urbain de l’avis de tous.
Tout le monde s’accorde à dire que les toilettes publiques sont les infrastructures les plus absentes dans la capitale, des infrastructures pourtant essentielles, si l’on tient à préserver la salubrité de la ville et ne pas se retrouver confrontés à des urinoirs sauvages un peu partout. Pour rester honnête il faut bien concéder le mérite à certaines APC, notamment celles du centre de la capitale, qui font des efforts méritoires pour tenter de répondre aux attentes des citoyens en ce sens. Mission qui donne néanmoins tout l’air d’être ardue, au vu des vastes espaces publics encore dépourvus de toilettes publiques, à l’instar des stations urbaines qui sont dotées, timidement, ces derniers temps de ces infrastructures indispensables au confort des usagers des transports en commun. Le nouveau système adopté est en soi louable puisqu’il se présente sous forme de cabines auto-nettoyantes auxquelles on peut accéder en y introduisant une pièce de monnaie. Juste ce qu’il faut pour une ville où l’insalubrité s’est érigée en tradition, mais, car il y a toujours un mais, c’est que ces cabines ne sont accessibles que de 8h du matin à 16h. Soit durant les horaires de bureau, les retardataires n’ont qu’à se retenir où recourir aux bonnes vieilles habitudes en soulageant leurs vessies à ciel ouverts. «Nos WC appliquent les horaires de bureau», nous dira ironiquement un sexagénaire qui ne manque pas de nous faire part des pour trouver un endroit propre pour pouvoir se soulager. «Les toilettes publiques ne font peut-être pas partie des priorités des autorités locales, mais on ne peut continuer à ignorer l’uregence de mettre en place ces commodités. Il faut prendre en compte le calvaire des personnes âgées et des malades qui se trouvent contraints d’effectuer des kilomètres pour pouvoir se soulager. Étant moi-même diabétique, j’évite de boire dans la journée quand je suis contraint de m’éloigner de chez moi. Même les cafés et les restaurants nous refusent l’accès à leurs sanitaires en prétextant souvent qu’ils sont fermées pour travaux ou autre explication vaseuse. Il faut consommer pour pouvoir aller se soulager, ce qui revient cher vous en conviendrez», ajoute-t-il en rigolant. Ce phénomène, n’épargne pas les toilettes publiques classiques installées dernièrement au niveau de certaines stations urbaines. Ces WC ferment à 17h avec le départ de la personne chargée de leur entretien qui fait également office de caissier. Dans ces conditions il n’est pas aisé de pouvoir juger ces personnes, qui pour satisfaire leurs besoins naturels, vont n’importe où, transformant certains endroits publics et même des cages d’escaliers en «petits coins». Les odeurs nauséabondes dégagées par les lieux ne font que que renforcer l’insalubrité urbaine de laquelle ne cessent de se plaindre les Algérois. Il est important de noter aussi que les rares toilettes qui existent, à l’exception de deux ou trois, sont dans un état lamentable dans l’absence de tout entretien. Il faut bien dire que les Algérois sont lassés de cette situation qui ne dvrait pas exister dans les zones urbaine, de surcroit une capitale. «En Europe, les toilettes publiques sont automatiques. Il n’y a personne qui en assure la surveillance. Vous y mettez une pièce et elles s’ouvrent et près le passage d’un client, le nettoyage se fait automatiquement. On a eu un moment d’espoir en constatant l’installation de quelques cabines modernes à Alger, mais malheureusement, les nôtres ferment pour la nuit, ce qui est totalement aberrant», nous dira Djamel, ingénieur d’état en informatique. La question que se posent les citoyens est si les toilettes publiques figurent dans le programme d’aménagement urbain ?Une question qui reste posée et mérite réponse.