Le vieux bâti dans la capitale a vu ses fondations dangereusement ébranlées par les creusements effectués pour la réalisation du métro d’Alger. En attendant une solution qui tarde à venir, une dizaine de familles à Oued Ouchaih vivent à ce jour sous des toits pouvant s’effondrer à tout moment.
Bien trop nombreuses sont les familles qui continuent à vivre avec le risque omniprésent de se retrouver, d’un moment à l’autre, ensevelies sous les décombres de leurs toits, censés les protéger. A Oued Ouchaih, localité de Bachdjarah, une dizaine de familles vivent dans des habitations vétustes et menaçant ruine à tout moment. Les résidants de ces constructions précaires vivent depuis des années sous la menace de cet effondrement. Les fondations de leurs logements sont sérieusement ébranlées et soutiennent à peine les murs et les toits s’effritant au moindre souffle de vent. Cette dégradation s’accentue chaque jour un peu plus, ces bâtisses donnent aujourd’hui l’apparence d’avoir essuyé un violent seisme. Les résidants de ces ruines nous avouent qu’à chaque averse l’eau s’infiltre dans leurs pièces de toutes parts. «On ne se sens plus en sécurité sous nos propres toits, à chaque fois qu’il pleut nous préférons sortir plutôt que de rester dans ces ruines avec la menace de les voir s’effondrer sur nos têtes», nous dira avec amertume l’un de ces "sinistrés". Ce dernier ajoute «à vrai dire nous ne pouvons pas parler de toit, puisqu’un toit est fait pour protéger des intempéries et autres menaces, nous c’est à l’intérieur que nous sommes le plus le danger, c’est une situation véritablement difficile à vivre». Il est à signaler que les services de contrôle technique ont classé ces bâtisses comme étant inhabitables. Pourtant elles sont toujours occupées attendu que les familles n’ont malheureusement pas d’autre choix que de continuer à vivre avec cette épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes en l’absence d’une solution qui pourrait contribuer à épargner des vies humaines. Les familles ont tenté, bien sûr, de procéder, à certains travaux de confortement aux endroits les plus sérieusement menacés, mais cela reste plus qu’insuffisant, les fondations étant atteintes. Il est à rappeler que ce sont les creusements effectués pour les travaux du métro d’Alger qui ont le plus fragilisé ces habitations déjà vétustes. De leur côté les autorités locales de Bachdjarah, interrogées à ce sujet, assurent qu’une opération pour le recensement des habitations précaires serait actuellement en cours. Cette opération devrait permettre, nous dit-on, de tracer un programme pour le relogement de ces familles sinistrées. Cette opération de recensement entre, pour rappel, dans le cadre de l’éradication définitive de l’habitat précaire décidé par la wilaya d’Alger.
C. K.