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Relogement des habitants de Diar-Echems
500 familles dans des logements décents
18 Mars 2010

Plus de mille familles attendent de pouvoir, à leur tour, bénéficier de logements décents. Quitter cette cité insalubre est leur combat de tous les jours. L’opération de relogement de semble néanmoins être bien partie, 500 familles ont en effet rejoint leurs nouveaux appartements à Birkhadem.

L’affaire de la cité Diar-Echems, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis le mois d’octobre dernier, a enfin connu un début d’épilogue au grand soulagement de plus de 500 familles. Ces dernières ont en effet été relogées dans des appartements flambant neuf et dotés de tout le confort. 205 familles ont été relogées à Tixeraïne à Birkhadem pendant que 200 autres l’ont été à Djenane Sfari, dans la même localité. Cela en attendant que le tour des 1.200 autres familles arrive enfin. La cité Diar Echems construite en 1958 abritait, jusqu’ici plus de 15 mille habitants avec une moyenne de 10 personnes. Au fil des temps s’était greffé aux facades de cette cité une multitude de baraques, et par là même cette cité deviendra un lieu de mal-vivre où régneront délinquance, drogues et autres maux sociaux.
Les premières émeutes ont éclatées en août 2009 et ont opposé les jeunes de la cité Diar Echems aux forces de l’ordre, au moment où ces derniers se sont présentés sur les lieux avec pour mission la démolition des baraques qui avaient proliféré sur ces lieux. Résultats de ces premiers affrontements : une dizaine de personnes blessées, dont sept policiers ainsi que des dizaines d’arrestations parmi les émeutiers. Une rencontre, pour calmer les esprits et trouver une solution, s’est tenue entre le wali d’Alger et des représentants des habitants de la cité. Des promesses de relogement leur ont été faites. Les émeutes du mois d’août n’ont pas été les seules puisqu’au cours du mois d’octobre, les jeunes de la cité ont réinvesti la rue pour faire rappeler - à leur manière - leurs promesses aux autorités locales. Autres pourparlers, autres promesses, mais cette fois-ci honorées. Le bonheur transparaissait sur les traits des heureux bénéficiaires, lesquels toutefois tentaient de contenir leur joie par égard pour ceux qui restent encore sur les lieux. Les yeux des enfants brillaient en perspective de leur future vie. Les femmes laissaient les larmes couler librement. Les hommes eux aussi très émus tentent néanmoins de garder la tête froide pour gérer ce changement inespéré. L’un d’euxnous dira avec des trémolos dans la voix "Nous avons tant réclamé ces logements. Des centaines de dossiers ont été déposés auprès des autorités locales ces dix dernières années. C’est malheureux à dire, mais il a fallu recourir à la protestation de rue pour avoir enfin gain de cause". Les forces de l’ordre qui se sont présentés sur les lieux en compagnie des agents communaux, n’étaient pas là, cette fois-ci pour réprimer, mais pour annoncer la bonne nouvelle et aider les habitants à déménager. Les habitants, qui avaient reçu les forces de l’ordre en automne dernier par des jets de pierres et des tessons de bouteilles,les ont conviés à partager des confiseries autour d’une tasse de café. Tout de suite après le recasement des familles, qui s’est fait à l’aube, des bulldozers de la commune ont procédé immédiatement à la démolition des masures pour éviter que d’autres familles ne viennent les occuper et compliquer un peu plus la tâche de la commune. Deux jours après soit le 15 mars courant, 307 autres familles ont vécu le même intense bonheur. Même scénario après leur départ, les services de la commune sont aussitôt entrés en action pour démolir les baraques vidées. La joie de ces familles, qui ont quitté l’enfer, reste néanmoins incomplète tant que les centaines de familles, non encore relogées, sont encore en proie à la misère et la précarité. "Notre joie ne sera complète que le jour où on verra tous nos voisins et amis être à leur tour relogés, comme nous, dans des logements décents", nous avouera le représentant des habitants de ce quartier. Ceux qui restent savent désormais que l’espoir est permis et qu’à plus ou moins brève échéance ils ne manqueront pas de bénéficier eux-aussi de logements décents. Cet espoir leur permet de continuer à supporter leur quotidien précaire en attendant que le soleil brille enfin pour eux. Le soleil, qui ironie de la vie" n’a jamais brillé sur Diar "Eschems". C. K.

Par : CHAFIKA KAHLAL

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